Gattaca ou Bienvenue à Gattaca, sorti en 1997, est le premier long-métrage du réalisateur néo-zélandais Andrew Niccol (scénariste de The Truman Show). Les déjà connus Ethan Hawke et Uma Thurman, ainsi que Jude Law, font partie du casting. Film américain d’anticipation dystopique, ce film met en scène une société futuriste où l’eugénisme est devenu un automatisme, entrant dans les mœurs. Les classes sociales sont désormais édifiées en fonction de la “qualité” des gènes. Le protagoniste est Vincent Freeman, enfant né de la “providence”, “imparfait” génétiquement, souhaitant aller dans l’espace depuis qu’il est petit. Cependant, pour devenir astronaute, il faut faire partie de l’élite. Entre sa famille et la société qui n’ont de cesse de vouloir le décourager, Vincent va devoir suivre un chemin bordé d’embûches s’il veut arriver à son rêve le plus cher. Ce film, bien qu’il ait reçu plusieurs prix, n’a pas eu de véritable succès populaire. Mais ses qualités sont multiples. En effet, le choix des couleurs et des symboliques est tout d’abord capital: le bleu aliénant du générique renvoyant à la mer (thème récurrent), au ciel bleu puis aux planètes, et aux gènes, ou leds des laboratoires scientifiques. Ensuite sont utilisées des couleurs chaudes contrastant avec l’aspect froid et impassible de ce monde. Il y a un parallèle entre l’infiniment grand (planètes et espace) et l’infiniment petit (les cellules et gènes) durant tout le film: le prénom Eugène, l'escalier en colimaçon en forme de double hélice d’ADN, la dernière réplique du personnage de Vincent, etc. De plus, les codes de ce qui est « bien » ou « mal » sont inversés: ce qui est légal est perçu comme mauvais par le spectateur. Le scénario joue aussi sur le suspense et veut susciter l’intérêt du spectateur en utilisant régulièrement des flash-back. Tout cela est sublimé par la bande originale composée par Michael Nyman (magnifique) qui, par son côté bouleversant mais déterminé, colle parfaitement à l’intrigue.