Auteur du scénario de l'excellent The Truman Show, le réalisateur néo-zélandais Andrew Niccol continue son petit bonhomme de chemin sur la pente difficile des films d'anticipation. Passant cette fois derrière la caméra, il réalise Bienvenue à Gattaca où il revient sur le thème d'une société contrôlée de toute part. C'est un sujet qu'il apprécie et qu'il maîtrise véritablement. Il dépeint ici une société terrifiante où l'eugénisme est la règle, chaque individu est formaté avant même de naître. Le contrôle du génome est devenu chose courante et permet de séparer les individus en fonction de la qualité de leurs gènes. Ce monde créé par le cinéaste néo-zélandais est d'autant plus effrayant que des dictatures ont essayé et essayent encore de nos jours d'instaurer un tel régime.
Avec son écriture intelligente, Andrew Niccol nous raconte l'histoire de Vincent, un enfant né de manière naturelle qui n'a donc pas les caractéristiques requises pour entrer à Gattaca, un centre de recherche spatiale. Même si le récit lorgne largement vers le thriller, il manque une bonne dose de suspens pour que cela fonctionne vraiment. Néanmoins, le film propose tout de même une ambiance pesante parfois, où les contrôles et la peur d'être démasqué sont constants. Le film impose rapidement son propre style avec sa photographie particulière qui tend beaucoup vers des couleurs claires comme le jaune, ainsi que la mise en scène de Niccol qui s'attarde sur de petits éléments tels que des ongles ou des cils. De plus, les acteurs sont convaincants, Ethan Hawke ne déçoit pas et Jude Law impressionne. Avec ce film de science-fiction, le réalisateur de Lord of War permet de remettre en cause certaines recherches scientifiques qui visent justement à améliorer le génome humain. Cette recherche de perfection est peut-être finalement ce qui va mener l'Homme à sa perte.