A mon sens Gattaca reste une oeuvre inégalé dans le genre de l'anticipation, le film est clairement en avance sur son temps sur le sujet de la génétique et des progrès de la science (même si le look des ordinateurs fait un peu sourire). Esthétiquement, c'est juste une pure merveille, le réalisateur Andrew Niccol se refuse à sortir l'artillerie lourde en effets spéciaux, il préfère un ton posé qui n'en reste pas moins captivant. Le film est ainsi dépourvu de toute sorte d'action et pourtant je n'ai jamais pu décrocher mon regard de l'écran. Les acteurs sont formidables et les interactions sont parfois très fortes entre eux, j'ai un gros faible pour la scène où le vrai Jérôme est soumis à un test sanguin par Anton devant Irène, j'en ai toujours quelques frissons. Mais en même temps, Niccol instaure des scènes apaisantes qui ne sont pas forcément utiles à l'intrigue mais qui sont là uniquement pour regarder (la scène des panneaux solaire par exemple). Et je ne parle même pas de la musique symphonique qui confère au film un aspect poétique en plus.
La fin me laisse toujours aussi admiratif, c'est l'aboutissement le plus complet après avoir enchaîné 1h40 de regard critique sur la société dite parfaite. Niccol n'a pas arrêté de nous montrer la haute portée de la science et arrive à tout bouleverser à travers un geste simple et banal (je ne révélerais pas la fin mais je pense que ceux qui l'ont vus me comprendront si je fais mention du docteur). Gattaca arrive à lier le plus petit des atomes à la grandeur de l'espace, on atteint un tel niveau d'excellence à des moments que pour moi cela en fait ni plus ni moins un grand chef-d'oeuvre.