Le grand méchant loup vit en Israël, qui en doutait ?
Mon premier film israélien, c'est un peu émouvant mais il ne restera pas dans les annales, sauf dans celui de Quentin Tarantino, qui ne manque pas d'humour "Sensationnel, le meilleur film de l'année", il est taquin. Je m'attendais à voir une blonde à forte poitrine avec de longues jambes; genre Uma Thurman; pour avoir autant mis en joie le Quentin, que nenni. Il a surtout une certaine affection pour les films avec de la torture dedans, le navrant "Hostel" de son pote Eli Roth, lui avait aussi fait trop d'effet pour pas grand chose.
La scène d'ouverture est surement la meilleure du film. Trois enfants jouent à cache-cache, le tout au ralenti, la musique accentuant l'inévitable, avec le drame qui va conclure cette partie funeste. On retrouve quatre hommes entrain d'interroger; de manière peu conventionnelle; le suspect. On se demande qui ils sont et pourquoi, c'est cet homme qui est le suspect. On aura la réponse à la première question, mais jamais à la seconde et c'est surement là, le plus gros défaut du film.
Le récit navigue entre policier, comédie noire, drame et un peu d'horreur, mais manque furieusement de suspense. Il y a peu de personnages, on a aucun autre suspect, à moins que les réalisateurs nous mènent en bateau et nous induit en erreur, tout comme ce policier mis à pied et ce père meurtri, peut-être....Le problème, c'est qu'on focalise sur cet homme et sur rien d'autre, le film devenant un huis-clos, plutôt réussi de ce côté-là.
J'en reviens au début, à la découverte du corps qui était pleine de promesses sanglantes, d'une enquête sombre dans cette version pour adulte du "Petit chaperon rouge". La direction prise ne me convenant pas, il est possible que cela est affecté mon avis sur le film, ou que le ridicule d'une poursuite en plein jour ou il n'y a personne dans les rues, ou les poubelles sont vides et étincelantes, et ou le suspect est un abruti, me tape un peu sur le système, c'est fort possible. Le manque d'humour noir, m'ennuie aussi un peu. Trop de promesses non tenues, dont même la fin est mal amené, alors qu'elle avait tout pour conclure magnifiquement le film, dommage.
On peut aussi faire un parallèle avec l'histoire, cet homme qui ressemble étrangement à Laurence Olivier dans "Marathon Man", ce nazi en exil qui torturait les juifs lors de la seconde guerre mondiale. Ici, c'est bel et bien un citoyen israélienne qui manie divers accessoires pour obtenir les confidences du suspect. Tout comme cet arabe à cheval, que l'on croise aux moments clés de l'intrigue et remet les juifs à leur place, sans aucune animosité. Un message pacifiste, dans un film qui veut trop en faire et au final, n'en fait pas assez, contradictoire.
Il y avait du potentiel, de l'idée, de bonnes scènes mais pas assez pour en faire un bon film, juste un film moyen, mais bien mis en scène. Les réalisateurs et scénaristes, Aharon Keshales et Navot Papushado sont un duo à suivre, leur caméra est passionnante, il faut juste qu'ils se calment sur la musique, qui a tendance à s'emballer pour pas grand chose et de taper sur les nerfs, un détail de plus mais il y en a tellement, que cela pénalise un film original, qui méritait bien mieux.