Un bibliothécaire de 19 ans, surnommé Big Boy, est sommé par son père, qui gère l'établissement, de prendre son indépendance. Alors qu'il galère pour trouver un logement à New-York, il pense plutôt à une jeune femme, froide et insensible aux hommes, tandis qu'une de ses collègues de travail craque pour lui.
Au-delà de mon amour pour Francis Ford Coppola, il ne faut pas oublier à quel point son arrivée dans le cinéma a été tel un chien dans un jeu de quilles. Alors qu'il n'a pas entre trente ans, il a déjà tourné plusieurs films, le premier d'entre eux Dementia 13 a été réalisé à seulement 24 ans ! Big Boy est son second-long-métrage, qui anticipe vaguement Le lauréat qui sortira l'année suivante, qu'on peut voir comme une comédie sur l'air du temps, avec une bande originale omniprésente du groupe the Lovin' Spoonful (un équivalent américain aux Beatles) qui surligne un peu trop l'action de par leurs chansons, mais qui montre un aspect humoristique qu'on ne verra que trop peu dans le cinéma de Coppola. Car en gros, c'est l'histoire d'un garçon niais et innocent qui fantasme sur une fille qui l'ignore alors qu'il a devant lui une fille qui l'aime.
On voit aussi que le réalisateur a aimé la Nouvelle Vague, aussi bien dans les scènes en extérieur à New-York que dans la représentation d'un flash-back, sans aucune parole ou avec des textes à l'écran et qui montre pourquoi la jeune femme blonde (jouée par Elizabeth Hartman) est aussi indifférente face aux hommes. Il y a aussi la représentation d'une femme nue à travers la vision d'une loop faisant penser à du Godard ; tout est comme ça dans Big Boy, qui est assurément le film d'un jeune homme, qui était d'ailleurs crée pour ses fins d'études, avec déjà une belle mise en scène, mais flinguée par sa musique. Ainsi que par son côté foutraque qui en laissera plus d'un sur le carreau. Film très rare dans la carrière de Coppola, je recommanderais avant tout Big Boy aux fans hardcore du réalisateur.