Docufiction, documentaire biographique ... c'est à ce demander si Tim Burton n'a pas préférer plaire à l'artiste Margareth Keane plus qu'à son public.
Bon bien sûr la marque de l'auteur est présente. On retrouve dès la première scène le kitch vintage des allées de résidences propres et bien rangées, à la manière d'Edward aux mains d'argent, le personnage déganté et excentrique, comme le chapelier d'Alice aux Pays des Merveilles. Mais où est donc la fiction capable d'émouvoir et d'effrayer dont seul Tim Burton à le secret? Si vous avez la réponse, dites le moi parce que je ne l'ai pas trouvé (ou retrouvé)...
De là à dire que ce film est une déception, je n'irais pas jusque là, disons qu'il manque juste du grain de folie qui fait le cinéaste.
Esthétiquement parlant, le film est incontestablement réussi, kitch power! Mais pourquoi, grand Dieu, pourquoi ne pas aller jusqu'au bout et se contenter de raconter l'histoire telle quelle. Non Monsieur Burton, un biopic ne doit pas tendre à être fidèle au possible à l'existence du personnage. Ce que l'on veut c'est de la fiction! Histoire oui, mais toute en subtilité, imaginaire et légèreté. L'histoire, on la connait, ce que l'on veut c'est du cinéma à la Burton, du vrai. En sortant de la salle, je ne me suis pas posée la question "c'est dinguissime, où peut-il aller chercher tout ça?". J'ai plutôt penché pour "oui bon d'accord il a retranscrit un biographie, et après?".
Alors séduite par l'idée et la forme oui. Pouvoir dire que "Big eyes" fait partie des meilleurs biopics 2015... non et des meilleurs de Tim Burton, certainement pas.