Tim Burton est encore un artiste ou plus que l'ombre de lui-même? Telle est la question qu'il est légitime de se poser lorsque l'on visionne les derniers films du cinéaste américain. Si son Frankenweenie était tout à fait charmant, Dark Shadows et Alice In Wonderland étaient criants de paresse et de manque d'originalité. Et c'est ce dont souffre en partie, mais dans une moindre mesure, son nouveau film. Il est étonnant de voir Tim Burton s'atteler à un tel sujet tant il se trouve limité dans son imagination. Certes il avait déjà fait ses preuves en matière de biopic avec son excellent Ed Wood mais force est de constater que Burton était fait pour mettre en scène la vie du pire réalisateur de tous les temps en raison notamment d'un certain nombres de similitudes entre ces deux artistes.
Revenons en à Big Eyes. Hormis la caractéristique principale des peintures, quasiment rien ne pourra faire directement penser à du Tim Burton ici. Malheureusement il est difficile de trouver un semblant d'intérêt à sa nouvelle œuvre tant le portrait qu'il brosse d'une femme dépossédée de sa propriété intellectuelle par un mari tyrannique dans une société machiste relève de l'anecdotique. Et si Johnny Depp n'est pas là pour faire le show, Burton a trouvé son remplaçant en la personne de Christoph Waltz qui se retrouve ici totalement en roue libre. Ce qui m'amène à mon autre reproche : le ton.
On a jamais l'impression de savoir ce qu'il voulait clairement faire de son film. Une comédie? Un drame? Le film est souvent le cul entre deux chaises, rendant le tout assez bizarre voire surréaliste. A titre d'exemple, on passe d'une scène se voulant clairement dramatique, rendant hommage à Shining de Stanley Kubrick à une scène de procès d'un ridicule rarement atteint au cinéma.
Bon ce n'est pas non plus une bouse innommable mais c'est pas forcément glorieux.