"Big Eyes" raconte l'histoire du couple Keane, dont le mari, escroc complètement mytho, utilise les oeuvres de sa femme pour se faire un nom - son nom - dans le monde de l'art américain. Et tout le monde y croit.
Presque inconsciemment, quand j'ai entendu "Big eyes", j'ai pensé "Big Fish". Je sais, c'est facile mais je m'attendais à une biographie baignant dans une certaine fantaisie, remplie de cette folie propre à Tim Burton. J'étais curieuse de savoir comment le réalisateur allait gérer un film biographique, une histoire vraie, qu'il fallait "vraiment" raconter tout en y ajoutant son style.
Et même s'il ne s'agit pas, selon moi, d'un mauvais film et que l'on peut passer un bon moment, je suis déçue. En laissant cette fois-ci de côté Johnny Depp et Helena Bonham-Carter, je ne pensais pas que Burton allait aussi délaisser cette folie que j'apprécie tant chez lui. Cette biographie reste trop classique, on nous raconte une histoire, triste en gommant d'abord le côté complètement fou des personnages.
Attention, je ne dis pas que la folie burtonesque est complètement morte : on la retrouve très bien lorsque Margaret commence à comprendre l'ampleur de la supercherie lorsqu'elle découvre les posters de ces tableaux au supermarché. Elle commence à voir partout des femmes et des enfants avec des grands yeux. Mais pourquoi ne pas aller plus loin ? C'est dommage...
Si Christoph Waltz et Amy Adams interprètent plutôt bien leur rôle (je trouve quand même que Waltz a déjà campé des tarés bien plus flippants), les personnages secondaires ne sont pas assez développés selon moi. Ils semblent flotter d'une manière très floue dans l'ombre du couple. Par exemple, le personnage du journaliste, qui est pourtant le narrateur, me semble traiter d'une façon trop superficielle.
Le point positif de ce film réside donc dans la découverte d'une arnaque qui m'était jusqu'alors inconnue et qui paraît encore difficilement crédible !