Parce qu'il repousse sans cesse ses limites dans le domaine de la féérie et l'imaginaire, Tim Burton a réussi avec Big Fish son apothéose du genre. Déluré, coloré, sombre aussi, le long-métrage est passionnant, proposant une galerie de personnages hauts en couleurs, de passages aussi variés qu'exaltant et des décors purement magnifiques, le tout sur la musique toujours aussi belle de Danny Elfman, se calant sur chaque moment afin d'y insuffler la vie...
L'histoire est un peu déroutante, certes, Burton laissant planer le mystère, jouant entre la réalité et la fiction. Ceci dit, le film ne regorge de quasiment aucun défaut, à commencer par des interprètes appropriés : Ewan McGregor le premier, aussi émerveillé par le monde qui l'entoure que nous-même à la vue du métrage. Pour le reste, nous avons dans le personnage féminin principal l'angélique Alison Lohman, le déluré Steve Buscemi dans un rôle hilarant, le génial Danny De Vito qui retrouve Burton sept ans après Mars Attacks! ou encore l'habituée Helena Bonham-Carter, ici dans la peau d'une sorcière mémorable.
Il y a aussi Karl le géant, les jumelles siamoises Ping et Jing et plein d'autres personnages sortis d'un conte de fée moderne, force de l'enchantement qu'est ce dixième long-métrage. Les situations drôlissimes, les références multiples (comme les inventions loufoques de Pee-Wee Big Adventure), les décors et autres effets spéciaux sont tout simplement à tomber... Dire que Big Fish serait son meilleur film serait faux et qui plus est réducteur, mais on ne peut que s'extasier devant une si belle histoire pleine de rebondissements et, surtout, de magie.