Un autre merveilleux conte de Tim Burton qui nous fait voyager à travers une série d'aventures toutes plus loufoques et déjantées les unes que les autres, sans pour autant être dépourvues d'émotion et de poésie ! A mon sens l'œuvre de la filmographie de Burton qui illustre le mieux son goût du fantasque et son talent de conteur d'histoires. A l'instar du personnage d'Edward Bloom lorsque celui-ci abreuve son fils de ses "sornettes", le film revêt les caractéristiques du conte en mêlant éléments humoristiques, fantastiques et gothiques non pas pour nous tromper ou nous mentir, mais pour nous distraire, nous émerveiller, et aussi pour nous mener à la réflexion (et, dans le cas présent, à accepter le deuil de la figure paternelle, à appréhender la vie avec plus d'optimisme et de confiance en soi). Et insuffler un peu de magie et d'espoir dans le quotidien le plus banal en le sublimant.
Pour dérouler le fil de son récit, Edward et Burton plantent d'abord le décor - ou plutôt des décors variés et étonnants (l'éblouissant champ de jonquilles, la ville de Spectre et ses guirlandes de lumières et de chaussures, le cirque Calloway débordant de couleurs et de musique, la forêt inquiétante et la maison penchée de Jenny...), avant d'y placer les personnages. Et quelle belle galerie de personnages hauts en couleurs et attachants que celle de "Big Fish", interprétés par un casting sélectionné avec soin ! Pour n'en citer que quelques uns : la sorcière et enchanteresse Jenny (Helena Bonham Carter, ici dans son second rôle pour Burton), la belle princesse Sandra (jouée en partie par la formidable Jessica Lange), et bien sûr notre héros Edward lui-même (Ewan McGregor). Une fois la scène prête et les acteurs en place, la magie n'a plus qu'à opérer !