Deux années après son mitigé remake de La Planète des Singes, Tim Burton se lance dans un projet qui était d'abord entre les mains de Steven Spielberg, évoquant l'histoire d'un père malade débordant d'imagination et de son fils, qui va chercher à mieux le connaître et le comprendre.
Librement inspiré du roman de Daniel Wallace Big Fish: A Novel of Mythic Proportions, cette oeuvre de Tim Burton est assez ambitieuse et audacieuse, racontant à la manière de Mankiewicz, une histoire via plusieurs flash-back. La construction du récit est d'ailleurs assez intelligente et remarquable, sachant ne pas nous perdre et mieux nous immerger au cœur de cette aventure et au plus près des personnages.
Burton quitte ici l'univers sombre et macabre auquel il nous avait habitué pour en proposer un poétique et charmant, tout en conservant son amour pour les personnages hauts en couleurs. C'est d'ailleurs là que le film trouve son principal intérêt, ainsi que dans la relation père-fils, qu'il décrit, avec une once de mélancolie et un aspect onirique et fantasque vraiment intéressant. L'oeuvre est plutôt intrigante, bénéficiant d'ailleurs d'une belle partition signée Danny Elfman, continuant son travail si brillant avec Tim Burton.
Néanmoins, Big Fish n'est pas exempt de tout reproche et manque notamment d'émotion voire de magie là ou il y aurait du en avoir. Burton peine a pleinement faire ressortir les sensations des enjeux et personnages, malgré un attachement certain. Loin d'être préjudiciable, ça n'empêche pas l'oeuvre d'être plutôt agréable à suivre, et emmenée par d'excellents comédiens, Ewan McGregor, Albert Finney, Billy Crudup et Jessica Lange en tête.
Si Big Fish ne parvient pas forcément à se hisser à la hauteur de ses ambitions, ça n'en reste pas moins une oeuvre plutôt intéressante et poétique, bien écrite, construite et dotée d'un univers passionnant, faisant oublier son léger manque de sensations et de magie.