"A Cerebral Comedy", euh... Pour notre part : "A B*rdel Comedy". Car pour arriver à suivre le scénario chaotique de Big Gold Brick, il faut s'y mettre à plusieurs, le film enchaînant ses sous-intrigues qui n'ont pas beaucoup de rapport entre elles : on commence par

un homme renversé par un conducteur inattentif (Andy Garcia, mentalement absent), ce dernier lui propose alors d'écrire pour lui, puis l'invite carrément à venir vivre chez lui (à ce stade, l'intrigue du bouquin, on l'a déjà zappé... Oui, ça va très vite), on embarque donc dans un quatuor amoureux entre l'épouse qui veut tromper son mari avec le blessé qui lui-même est amoureux d'une jeune fille, puis on passe sur une intrigue de deal avec un mafieux (Oscar Isaac, dont on ne sait pas ce qu'il fait là, et lui non plus, visiblement) à qui le mari doit de l'argent, donc on enchaîne sur un braquage de banque, une course-poursuite avec les mafieux, la mort du mari (gratuite), une scène de météorite (oui, vous avez bien lu) qui s'écrase pile sur le mafieux, et twist final : le mari n'était pas mort.

Damned, on s'est retrouvé durant 2h15 à se demander comment on était arrivé à telle sous-intrigue, la suivante n'ayant aucun lien avec la précédente. Mais des films foutraques, on en connaît de très réussis, si la forme suit, sauf qu'ici, même la mise en scène ne semble pas comprendre ce qu'elle filme, nous affligeant coup sur coup une

scène de mafieux caricaturale (avec le Parrain qui dégomme son cousin sans raison, juste pour impressionner ses invités), une scène larmoyante où le "renversé" et le "renverseur" s'échangent des "Je suis content de t'avoir trouvé" niais, une scène qui dégaine de l'humour quand on ne s'y attend pas (le braquage fait déguisé grossièrement en femme et où l'un tire sur l'autre sans le faire exprès... Sauf que le timing est très mauvais, on ne rit pas du tout) voire carrément absurde (outre le Père Noël en plastique qui parle, la météorite nous a achevé en même temps que le mafieux).

Ce Big Gold Brick est véritablement épuisant avec son récit décousu, qui n'essaie pas de nous garder sous le coude avec une belle mise en scène ou un bon jeu d'acteurs, mais accumule une boulimie d'intrigues et d'absurdités jusqu'à l'overdose. Dommage pour Brian Petsos, mais l'étiquette "Cerebral" est une bien misérable tentative pour faire passer l'incohérence pour du génie.

Aude_L
3
Écrit par

Créée

le 3 oct. 2022

Critique lue 134 fois

Aude_L

Écrit par

Critique lue 134 fois

D'autres avis sur Big Gold Brick

Big Gold Brick
Fatpooper
5

Les vies fabuleuses de Floyd Deveraux

J'ai cru à un retour au début des années 2000 avec ce film (ça m'a fait penser à du Wes Anderson mais ausis du Jared Hess entre autres).L'idée de base est bonne, le souci du film c'est que le...

le 18 nov. 2022

Big Gold Brick
flowrak
4

Critique de Big Gold Brick par flowrak

Pour le premier long-métrage en tant que réalisateur, Brian Petsos offre Big Gold Brick autour de Andy Garcia, Emory Cohen ou encore Megan Fox.J'ai plutôt aimé la forme du film comédie noire, film...

le 9 oct. 2022

Big Gold Brick
OlivierAntoine1
5

Critique de Big Gold Brick par Olivier Antoine

J'ai qd même passé un bon moment avant que l'effet ne s'estompe, voire ne s'inverse et passe de rafraichissant à lassant: BGB ne fait que semblant de proposer une histoire tant le récit fait figure...

le 3 oct. 2022

Du même critique

The French Dispatch
Aude_L
7

Un tapis rouge démentiel

Un Wes Anderson qui reste égal à l'inventivité folle, au casting hallucinatoire et à l'esthétique (comme toujours) brillante de son auteur, mais qui, on l'avoue, restera certainement mineur dans sa...

le 29 juil. 2021

49 j'aime

The Substance
Aude_L
9

Notre Palme d'or 2024 !!!

On sortait de plusieurs drames "qualitatifs mais pompeux" (on va le dire poliment) dans ce Festival de Cannes 2024, alors quand vous vous asseyez en bout de rangée (Team Last Minutes), et que le papy...

le 28 mai 2024

41 j'aime

Mulholland Drive
Aude_L
5

Tout le monde adore...sauf moi (snif).

Certes, David Lynch a un style bien à lui et reconnaissable entre mille, mais il faut l'aimer, si l'on veut s'extasier devant Mullholland Drive. Subjectivement, on n'y a rien compris, si ce n'est...

le 9 oct. 2021

41 j'aime