A l'image de son affiche atroce, cette suite est deux fois moins bonne que l'original qui ne volait pas haut (une Madame Doubtfire causant gras, très gras) mais avait l'envie de proposer une intrigue d'enquête policière sympathique. Ici, on a l'impression de suivre un patchwork de sketches indépendants, mal raccommodés ensemble, qui se délitent surtout à l'arrivée des scènes de gags plus lourdingues que jamais, sur lesquels se pose la prothèse faciale maintenant très fatiguée de Martin Lawrence, que l'on devine tout aussi fatigué en-dessous. Purement alimentaire, on sent que le film ne l'intéresse pas plus que cela, et on regrette trop souvent le premier opus (pourtant pas magique, c'est dire) où ses expressions avaient plus de spontanéité. Big Mamma s'est empâtée, et pas seulement au niveau de la balance à peser. Cette suite essaiera donc de nous faire oublier son absence totale d'intrigue (faire tomber le complot dans lequel trempe le père de famille est une histoire qui passe bien après les gags, on l'oublie parfois complètement) par une pléiade de blagues fades, tel le chihuahua qui picole ou le gamin qui mange des éponges à récurer. On conçoit mal le travail de scénaristes derrière ce genre de séquences comiques qui nous mettent mal à l'aise par leur niveau affligeant. Les acteurs secondaires sont dignes d'un téléfilms (les enfants sont peu crédibles, les adultes encore plus), la musique sans envie (pas plus que Lawrence, visiblement), bref un opus raté. Qu'on donne à cette Big Mamma apathique une bonne salade pleine de vitamines.