Il faut voir grand pour être grand : l'enseignement boursier de Billionaire Boys Club n'a malheureusement pas été appliqué par le film lui-même. Petit produit de grosses influences, il est dangereusement facile à comparer à deux autres : Le Loup de Wall Street et Arrête-moi si tu peux.
Amalgamant l'euphorie boursière du premier et le frisson criminel du second, le film laisse vite voir que quelque chose cloche dans sa conception : volontaire ou non, cette association fait que rien n'aboutit vraiment. L'utopie financière de quelques jeunes enthousiastes est trop vite concrétisée (avec des raccourcis majeurs qui maltraitent beaucoup l'histoire vraie), puis n'a pas le temps de monter en puissance qu'elle tourne court.
Trop est misé sur le personnage du vétéran de Wall Street bien tenu par Kevin Spacey, qu'on regrette immédiatement après sa disparition - non car il était excellent mais parce qu'il n'y a qu'à lui qu'on avait des raisons de s'attacher. Ni la banqueroute, ni la fin de relations importantes pour les personnages (qui avaient construit leur vie sentimentale autour de leurs affaires) ne seront très émouvantes.
BBC est plaisant tant qu'on n'en a pas une vue d'ensemble. Il lui manque une dimension pour atteindre le frisson et dépasser sa qualité de biopic – ou de produit d'influences.