Matthew Broderick, le jeune puceau des années 80 reprend du service, et cette fois, c'est presque sérieux vu qu'il s'agit pour lui d'interpréter un jeune New-Yorkais envoyé en camp de formation militaire avant de rejoindre un front quelconque de la seconde guerre mondiale...
Comme d'habitude, ses camarades de chambrée forment un joli aperçu de ce que la jeune Amérique d'alors peut avoir de dégénérés sous la forme de brutes épaisses, d'intellos juifs, de barbares polacks et de tantouzes camouflées... Contrairement à la décennie qui suivra, la vérité historique prime encore sur les quotas bien-pensants et nulle présence anachronique de soldat black ne viendra perturber la garnison de bleusaille blanche qui s'apprête à chier des ronds de pelle dans la canicule Mississippienne de Biloxi.
En sergent-la-terreur, Christopher Walken s'amuse comme un petit fou et n'est pas le moindre des empêchements que notre jeune héros rencontrera sur le chemin de ses deux objectifs principaux : perdre son pucelage et vivre une première histoire d'amour, sans d'ailleurs que ces deux projets ne soient forcément reliés.
Très loin de son raté Catch 22, Mike Nichols réussit ici à trouver la parfaite distance et le ton qu'il faut pour raconter la pièce de Neil Simon de la meilleure des façons. A la fois léger et grave, le film ne manque en tout cas jamais d'une fraîcheur bienvenue. Aux côtés d'une très jeune Penelope Ann Miller, gageons que ce bon vieux Broderick y est pour beaucoup...