On avait quitté Andrea Arnold sur les routes américaines dans le frénétique et vibrant American Honey. Pour son cinquième long-métrage de fiction, elle revient en Angleterre, au coté des laissés-pour-compte. Dans une ville pauvre du Kent au bord de la Tamise, Bailey, 12 ans vit dans un squat avec un père erratique et toxicomane, une mère absente et de nombreux frères et sœurs. Dans ce carcan instable et sans règles, où règne la violence, elle va faire la rencontre d'un étrange jeune homme surnommé Bird. Ce dernier est à la recherche de sa famille et va demander à Bailey de l'aider. Ces deux là vont finir par s'apprivoiser pour trouver, combler l'affection qui leur manque. Comme souvent, la réalisatrice filme caméra à l'épaule, créant un univers à la fois sensible et poétique. Pour la première fois, elle se détache petit à petit du réel pour dériver vers le fantastique. Faisant de la faune et de la flore, un personnage à part entière. Dans la lignée du cinéma social britannique, évoquant Kes de Ken Loach, tout en apportant une touche de modernité, Bird est la chronique bouleversante d'une gamine qui tente de s'arracher de la grisaille et du bitume.