Nous ne sommes à l'évidence pas encore prêts pour un tel génie.
Il faut voir ce film comme le sommet inversé de la cinématographie, les abysses du 7ème art, à la pointe de la pourriture, la crème du navet dégueulasse dégorgeant en un amas sirupeux et suintant de la coupe d'or remplie des grandes perles du nanar. Un film qui n'a rien d'un film. A peine terminé, voir à peine commencé. Et pourtant. Dvd, Blu-Ray, sorties cinés, évènements, suite en 3D. Ce film a su acquérir le statut du nanar ultime, véritable épreuve à surmonter (entrainement intensif préliminaire fortement conseillé) pour qui s'estime amateur de daubes filmiques.
Faire pire que Birdemic, c'est impossible. Pire c'est la disparition de la trame narrative, des acteurs et des effets spéciaux (au sommet, oubliez tout le reste), pire c'est un non-film. On ne peut pas faire pire que ce truc sans quitter le cinéma et en ça, Birdemic peut se targuer de se placer de façon instable et indéfinie sur la frontière ténue et sensible entre oeuvre cinématographique et création d'art contemporain (le pire, c'est qu'en écrivant ça j'arriverais presque à m'en convaincre).
Le statut de Birdemic est un mystère. Le long métrage tout entier est un mystère, de son élaboration à son intention en passant par les acteurs et le gars qui tire les ficelles, toute cette mayonnaise monte et prend de façon virtuose un potentiel fascination exceptionnel.
On ne peut pas faire pire que ce film non, et en ce sens, et pour ce film uniquement, ça sous entend qu'on ne peut pas faire mieux non plus.