Enfin un film de super-héros qu'on peut recommander à ses parents.
Riggan Thomson était une super-star, le héros des blockbusters des années 80, Birdman, Birdman 2, Birdman 3.
30 ans après avoir refusé de reprendre le rôle pour Birdman 4, il tente son retour sur la scène, en tant que directeur et acteur de sa première pièce à Broadway.
A l'approche de la grande première, il doute de lui-même, de son script, de ses choix et de ses acteurs.
Une comédie pleine de drame et d'ironie, très loin de ce a quoi je m'attendais mais absolument brillante.
La direction et l'image très proche des acteurs donnent un feeling immersif, presque intime, avec les acteurs, vraiment immersif. C'est un film sur le théâtre, oui, que l'on ressent comme du théâtre. J'ai envie de faire une comparaison avec "L'Artiste". Je n'ai pas du tout aimé ce film ni la performance de Jean Dujardin, et je trouve que Birdman réussit exactement là ou l'Artiste échoue: des acteurs jouent des acteurs, et la cinématographie s'occupe de séparer les rôles. D'autant plus dur ici avec la performance (incroyable) de Michael Keaton, jouant Riggan, qui est le rôle principal de sa propre pièce, et aussi Birdman, son alter-ego imaginaire. Keaton, soutenu par un cast tout aussi efficace, est vraiment épatant, plein d’énergie et d’émotions.
L'aspect théâtral est renforcé par la cinématographie "séquence unique" à la Alfonso Cuaron. Ce n'est pas exactement neuf, mais ça contribue à distinguer Birdman. Les mouvements de camera sont souvent ambitieux, avec des miroirs dans le décor, ça n'a pas du être marrant a filmer tous les jours.
Tout de même, on ne retiendra pas ce film pour ses prouesses techniques; c'est bien le script et le jeu des acteurs qui retiennent l'attention. Il y a plusieurs séquences vraiment mémorables, échanges croustillants entre les protagonistes ou bien situations tellement improbables et pourtant tellement dans la continuité de l'action à l’écran.
Lorsque la tension monte et que Riggan perd son sang-froid, le film vire vers l'abstrait et chacun y trouvera son interprétation, plausible ou pas.
Le problème de commencer l’année avec un film comme celui-là, c'est que ça va être difficile d'en trouver un mieux dans les 11 mois qui restent.