En 1978, Ron Stallworth est le premier policier afro-américain engagé dans la police de Colorado Springs. Il s'infiltre dans la branche locale du Ku Klux Klan et parvient même à devenir président de cette organisation raciste. Pendant des mois, Stallworth se fera passer pour un suprémaciste blanc par téléphone ou en se faisant représenter par un collègue blanc qui participait aux réunions du KKK.
BlacKkKlansman - J'ai infiltré le Ku Klux Klan est une comédie policière de Spike Lee de 2018 inspirée de l'histoire vraie -et du livre- du vrai Ron Stallworth.
Je connais assez peu les films de ce réalisateur engagé à l'exception de son remake de Old Boy de 2014 que j'avais apprécié.
Après deux films abordant la question raciale sortis en 2017 (la fiction Get out et l'historique Detroit) ,cette thématique dans une Amérique clivée est ici de nouveau abordée. Dans son dernier métrage, Spike Lee déclare la guerre à Donald Trump dont les propos ambivalents sur le port des armes à feu, les exécutions sommaires de personnes de couleur par des policiers ou les évènements de Charlottesville avaient provoqué un certain émoi dans la communauté américaine.
BlacKkKlansman - J'ai infiltré le Ku Klux Klan s'inscrit clairement en opposition au film suprémaciste muet en Noir et Blanc de 1915, Birth of a Nation dont on voit certains passages dans le film.
Plutôt sceptique lors de la sortie d'un film que je craignais trop militant, j'ai été plutôt agréablement surpris par ce long métrage qui mélange les genres de la comédie, du genre Blaxploitation, du film policier et du Buddy movie. Spike Lee n'est jamais manichéen ni outrancier dans ce biopic romancé plutôt "malin" qui repose sur de bons dialogues et un bon casting notamment John David Washington (l'inspecteur Ron Stallworth), Adam Driver (Flip Zimmermann) , Topher Grace (David Duke) et Laura Harrier (Patrice).
Le film "croque" de savoureux portraits psychologiques notamment chez les membres de l'Organisation du Klu Klux Klan qui détestent les personnes de couleur autant que les juifs.
D'une durée de 2h20, le film ne compte pas trop de temps morts.
Le film se termine par des images d'archives des incidents récents de Chalottesville (manifestations pro contre anti suprémacistes blancs) durant lesquelles une jeune femme renversée délibérément par une voiture avait été tuée et d'une déclaration de Donald Trump refusant de prendre parti à l'issue des incidents.
Pour avoir vu Le boulevard de la mort ou Django Unchained, je ne suis pas convaincu que Tarantino aurait traité le même sujet avec autant de sobriété.
Ma note: 7/10