Après sa fuite d'Hollywood, un endroit où il aura connu succès (Robocop, Basic Instinct) et échecs (Starship Troopers, Showgirls) Paul Verhoeven retourne sur le vieux contient et dans son pays d'origine.
Ce film polyglotte traitant de la Seconde guerre Mondiale en toile de fond est une analyse assez cinglante de l'héroisme et du mal entourant le phénomène de la résistance et de l'occupation allemande (nazi). Cette fois-ci, Verhoeven et les scénaristes font preuve de moins de cynisme et d'ironie envers un sujet grave, tout en ne reniant pas la mise en exergue de l'hypocrisie et l'idiotie humaine (la scène de l'exécution après la Libération). On remarque concrètement que Verhoeven se sent concerné par ces histoires, et n'use plus du millième degré pour se foutre des USA et d'Hollywood. Car oui, le film se veut plus triste et mélancolique, voire fataliste ("Mais cela s'arrêtera-t-il un jour ?").
Rassurez vous, on reste chez le hollandais violent, y'a du cul (même si cette fois-ci, ce n'est pas toujours gratuit et est utile au film), de la violence et de l'humour gras (l'allemand qui va pisser).
Les acteurs sont très bons, surtout Sebastian Kohl (vu dans La vie des autres) et la (géniale) actrice principale du film (que l'on peut retrouver dans la série GOT), portant le film sur ses épaules et campant un personnage fort et original.
Le film souffre peut être de révélations finales et de twists un peu gros, mais cela reste un grand film noir sur la Seconde guerre mondiale, avec une durée de film (2h30) qui passe totalement inaperçue.
Un beau film, un merveilleux come back.
EDIT : En fait, quand on y pense, ce film est plus ou moins la même histoire que Inglorious Bastard. Bah alors Quentin ?