Nous sommes en 2005 et L’Affaire Van Haken, The Foreigner en VO, est clairement le plus mauvais film de Steven Seagal. Pour on ne sait qu’elle raison, une suite que personne n’avait demandé arrive en 2005 sous le titre Black Dawn. Qui s’est à un moment dit que ça serait une bonne idée ? Quoi qu’il en soit, on donne 8M$US à Alexander Gruszynski, directeur photo sur des films tels que Tremors (1990), Stone Cold (1991), The Craft (1996) ou encore Risque Maximum (1996), pour son premier long métrage qui sera entre autres produit par Steven Seagal et distribué par Sony. Une expérience extrêmement douloureuse pour Alexander Gruszynski qui déclara que cette expérience avait suffi à lui faire renoncer à la réalisation de long métrages, le bougre étant par la suite retourné à son premier métier, directeur photo. Les films de Steven Seagal de cette période sont beaucoup moins intéressants que les histoires qu’il y a derrière, et ce Black Dawn n’échappe pas à la règle.
Fort de sa mauvaise expérience sur le film, le réalisateur Alexander Gruszynski s’est exprimé sans langue de bois sur Seagal lors de diverses interviews en se plaignant du portement d’ancien Saumon Agile. Déjà, sentant venir la chose, Seagal a reçu son cachet par avance pour s’assurer de sa participation. Une fois chose faite, un scénario est rapidement écrit mais rapidement modifié, maltraité, pour répondre aux exigences de Seagal, l’une d’entre elle est qu’il avait envie de reprendre le rôle de Jonathan Cold qu’il avait sur L’Affaire Van Haken sans que personne ne sache pourquoi, entrainant diverses réécritures. Comme dans ses derniers films, Seagal était soit tyrannique, soit très peu communicatif avec le reste du casting mais aussi les membres de l’équipe technique. Il va même jusqu’à refuser les scènes de combat et le réalisateur est obligé d’utiliser constamment des doublures, au point que lors d’une de ces scènes, volontairement ou pas, le visage de la doublure de Seagal est bel et bien visible. Comme si ça ne suffisait pas, Seagal décide de se barrer du tournage au 18ème jour sur les 30 initialement prévus, obligeant l’utilisation de fonds verts pour terminer plusieurs scènes clés du film, fonds verts qui plus est dégueulasses car il n’y avait plus d’argent. Certaines scènes qui devaient impliquer Steven Seagal seront finalement modifiées pour sa sidekick dans le film, Tamara Davies. Cette dernière arrêtera d’ailleurs le cinéma après cette expérience désastreuse. Mais les caprices de Mr Seagal ne s’arrêtent pas là puisque pour les besoins d’une interview pour le DVD juste avant le tournage du film, Seagal, alors en Thaïlande, a insisté pour être interviewé sur un trône qui avait été utilisé par l’ancien roi de Thaïlande pendant 25 ans. Il a également dit que si cette interview n’était pas dans le DVD, il refusait de faire le shooting photos pour l’affiche du film et pour la promotion. Oui, le type avait un melon de l’enfer. Et comme ça ne s’arrête jamais, il a suggéré à la société de production de mettre sur l’affiche deux personnes faisant des flying kicks alors que cela n’arrive à aucun moment dans le film. Mais bref, revenons-en au film en lui-même.
Qu’est-ce qu’il y a à retenir de ce Black Dawn… On va dire que nous sommes dans un des pires films de Steven Seagal. Au départ, l’intrigue était correcte mais très rapidement, les personnages commencent à faire n’importe quoi compte tenu de leurs motivations. Puis ça part complètement en cacahuète lorsque Cold et son apprenti parlent de nuits passées ensemble, sauf qu’il n’y a rien de tel dans le film. Même chose pour Seagal qui au début fait illusion, en étant même assez engageant, mais très rapidement il se contente de déambuler dans le cadre sans faire grand-chose de plus. Tamara Davies tente de limiter les dégats dans le rôle de l’acolyte de Seagal, donnant un petit coup de pouce dans les scènes d’action qui, dans l’absolu, ne sont pas si pires, mais la doublure de Seagal est tellement visible qu’il est impossible de les prendre au sérieux. Chaque fois que Seagal est censé de battre, il perd soudainement plusieurs dizaines de kilos et ses cheveux sont différents, et ce ne sont pas les quelques inserts de son visage en très gros plan (histoire de cacher son double menton) dans le montage qui font illusion. Sans compter que le montage doit faire comme il peut pour qu’on ne voit pas que ce n’est pas Steven Seagal qui se bat et donc le résultat est complètement improbable, encore plus lorsque certains plans sont utilisés plusieurs fois. On sauvera à mi-film une course poursuite en camion étonnamment bien montée, et une ou deux fusillades pas si pires, seules choses positives dans cet étron intergalactique qui ferait passer les films précédents de Seagal pour des bons films.
Tristement célèbre pour l’absence quasi-totale de Seagal dans les scènes de combats, ce dernier ayant quitté le tournage à mi-parcours, Black Dawn est une purge intergalactique qui se classe immédiatement dans les pires films de Saumon Agile.
Critique originale avec images et anecdotes : https://www.darksidereviews.com/film-black-dawn-de-alexander-gruszynski-2005/