Black journal est une bizarrerie, entre film d’horreur et comédie noire, qui fait un peu tache dans la filmographie de Mauro Bolognini, surtout connu pour des films « distingués » et des adaptations littéraires. Tiré d’une histoire vraie, l’affaire Leonarda Cianciulli dite « la saponificatrice de Correggio », une mamma italienne ayant assassiné trois femmes puis les ayant découpées et transformées en biscuits et en savons, le film dresse un portrait au vitriol de la bourgeoisie italienne à la veille de la Seconde guerre mondiale. Un vrai jeu de massacre !
La mamma est ici interprété par Shelley Winters, prodigieuse en mère possessive et sorcière psychotique qui assassine ses amies femmes solitaires et sans enfants comme pour les libérer du fardeau de leur triste existence.
Le film dégage un parfum d’étrangeté dû à sa photographie assez lugubre, ses personnages troublants, le mari de la meurtrière est hémiplégique, sa bonne est attardée mentale (Milena Vukotic excellente) et au fait que toutes les femmes assassinées sont interprétées par des hommes travestis , avec une mention spéciale pour Max von Sydow, absolument génial en frou-frous. Et les mêmes acteurs, reviennent interpréter un personnage masculin, après que leur personnage féminin ait été assassiné.
Une bizarrerie qui mérite d’être découverte.