Malle de tête
Un film post-apocalyptique ? Avec une licorne ? Réalisé par Louis Malle avec Sven Nykvist, le chef op' de Bergman et du Locataire de Polanski ? Attendez moi j’arrive tout de suite ! Dit comme ça...
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le 10 nov. 2012
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Alors que la guerre fait rage dans une contrée non identifiee, une jeune fille, Lily fuit éperdument au volant d'une voiture. Elle se refugie dans la foret et pénètre dans un monde imaginaire ou les fleurs gemissent de douleur sous les pas et ou elle rencontre une licorne qui la conduit vers une mysterieuse maison.
Black Moon est un film expérimental dystopico-fantastique franco-ouest allemand réalisé par Louis Malle sorti en 1975.
On le savait déjà, les années 70 ont accouché du meilleur comme du pire sur le plan artistique. Alors que les contemporains de ces années bénies cauchemardaient en pensant au futur (ils avaient finalement plutôt raison), les artistes se lançaient parfois dans n'importe quelle initiative créatrice, parfois sans talent, sans inspiration et surtout sans rigueur.
Reconnaissons que Louis Malle, brillant réalisateur du Feu Follet et d'ascenseur pour l'échafaud nous prévient d'entrée avec l'encart suivant: il n'est pas demandé au spectateur de rechercher une trame logique à cette œuvre mais plutôt de la recevoir comme on le ferait d'un rêve.
Black Moon est un excellent exemple de ces films boursouflés de bêtise, sans queue ni tête, victime d'un scénario erratique et où on se dit que les acteurs improvisent en permanence.
S'agissant des dialogues, ils sont rares et jamais en français (dans la version que j'ai regardée). On y parle anglais, allemand, italien et peut être esperanto....
A tombeau ouvert, Lily comence par écraser avec sa petite voiture verte une sorte de raton laveur qui traîne sur la route. Arrivée à un check point, elle assiste à une exécution de femmes en uniformes par un peloton de militaires masculins. Elle sait que la guerre entre les hommes et les femmes fait rage et qu'elle a intérêt à ne pas s'attarder dans le secteur. Elle prend la fuite.
Au détour d'un sentier, elle abandonne son véhicule et découvre une petite maison dans laquelle errent des animaux, notamment un énorme cochon harcelé par des enfants pré pubères complètement nus qui courent autour en riant bêtement ainsi qu'une licorne qui parle anglais (En fait, un poney customisé pour l'occasion avec une petite lance sur le museau puisque les licornes n'existent pas...). Au premier étage de la maison qu'elle croyait déserte, elle découvre une grand mère alitée équipée d'un poste de transmission, qui au terme d'une conversation interminable (pour le spectateur) meurt (Tout du moins Lily le croit elle...). Puis Lilly croise brother Lily (Joe Dalessandro, un habitué des films underground de Paul Morrissey) et sister Lily (Alexandra Stewart).
Après avoir tué et à moitié dévoré un agneau, brother et sister se gardent bien de répondre aux questions de Lily alors que dehors, les explosions semblent se rapprocher de la maison et que brother et sister en viennent aux mains....
Certaines scènes intriguent quant à la réalité de la situation, on se demande si tout cela ne sort pas de l'imagination de la jeune héroine...au final, peu importe.
Black moon est un film expérimental pour masochistes (ou public sous acides...), c'est tout du moins ce que j'ai ressenti. D'une durée d'1h40, le film parait interminable.
La réalisation est plate, la photographie moche et l'intrigue incompréhensible. Déroutant en permanence, on suit cahin caha les pérégrinations de Lily dans cette maison peuplée d'adultes autistes, d'animaux, d'enfants nus et de petites marguerites qui se plaignent lorsqu'on les piétine.
D'ailleurs, j'ai pensé tout de suite à Daniel Cohn Bendit , l'ex trotkiste petit, replet et rougeaud, reconverti aujourd'hui en supporter immigrationniste néo libéral, qui a laissé passer à l'époque l'occasion d'investir le milieu cinématographique en prenant la place du cochon pour s'ébrouer avec tous ces gamins dans le plus simple appareil qui couraient dans tous les sens....Pour ceux qui seraient à la recherche d'images glauques, ce n'est pas non plus une réussite, on n'est quand même très loin de Salo ou les 120 jours de Sodome.
Certains ont fait le lien avec Alice au pays des merveilles de Lewis Caroll...mais c'est beaucoup plus bordélique.
La seule qualité du film est qu'il anticipe, avec 40 ans d'avance, la guerre des sexes que nous vivons aujourd'hui de façon larvée. De son propre aveu, Louis Malle aurait été influencé pour la trame de son film par le MLF....mauvaise pioche!.
Ma note: 3/10
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Créée
le 8 févr. 2023
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