Une sacrée daube

Une comédie de bas étage dont la vulgarité permanente (peu de mots existent entre les insultes ultra-grossières) et le bling-bling rétrograde (les filles en faire-valoir, la course à la phallocratie...) sont épuisants si ce n'est carrément abrutissants. La porte de sortie de la salle nous a rarement semblée aussi tentante... Le jeu d'acteurs est affligeant, Ngijol n'est pas drôle, Edouard Baer paraît s'être perdu dans ce navet de la blaxploitation miteuse, et le Black Snake est le héros le moins attachant qu'on connaisse (on préfèrerait presque que le méchant gagne, si seulement le méchant n'était pas aussi inintéressant). La musique correspond au public auquel le film se destine, à savoir ceux que l'humour uniquement tourné sur les clichés ethniques et les grossièretés en masse font rire, avec un mauvais goût certain. Ne cherchez pas une histoire, celle du méchant qui veut exploser le monde est un total aveu d'un abandon d'originalité. On préfèrera ne pas évoquer les rôles féminins traités comme des pots de fleurs, on risquerait de devenir (nous aussi) vulgaires. Le meilleur moment, celui où l'on se réjouit vraiment, c'est à l'apparition du générique de fin, pour ceux qui auront tenu jusque-là. Dommage qu'on ne décerne plus les prix des navets français, Black Snake aurait fait fureur (du dragon).