Darren Aronofsky atteint le sommet de son art avec cette version baroque du Lac des Cygnes!
Après "Requiem for a Dream" et "The Wrestler", le réalisateur Darren Aronofsky atteint le sommet de son art avec cette version baroque du Lac des Cygnes de Tchaïkovski. Natalie Portman est tout simplement parfaite dans son rôle de danseuse tourmentée, qui doit laisser libre cours à sa partie noire et sensuelle.
Darren Aronofsky, souvent considéré comme le nouveau David Lynch, nous offre ici un film magnifique où l'Art domine. "Black Swan" passe du réalisme des frères Dardenne au subconscient façon David Lynch sans le moindre accroc. Aronofsky nous envoûte dans cette version baroque du Lac des Cygnes de Tchaïkovski et Natalie Portman est parfaite dans son rôle danseuse tourmentée. Nous sommes happés par ce film où le blanc fait petit à petit place au noir.
Sur l'écran défile toute une panoplie d'actrices formidables parmi lesquelles Mila Kunis, star montante à Hollywood, Winona Ryder et Barbara Hershey, qui tient le rôle de la mère de Natalie Portman. Cette dernière, lauréate aux Oscars cette année, incarne Nina, une danseuse aux gestes précis et parfaits, qui veut obtenir les deux rôles principaux du cygne blanc et du cygne noir dans Le Lac des Cygnes mis en scène par un Vincent Cassel aux méthodes peu orthodoxes, succédant ainsi à une ballerine déchue (Winona Ryder). Douée pour incarner le cygne blanc, Nina a cependant du mal à se laisser aller dans le rôle du cygne noir. Dévorée par son perfectionisme, Nina va s'enfoncer dans une noirceur, allant jusqu'à croire que Lily (Mila Kunis), une ballerine maladroite mais sensuelle, va lui voler son rôle.
Dès le début du film, où Nina rêve de la représentation jusqu'au final incroyablement orchestré, Nina va peu à peu se libérer et se métamorphoser en cygne noir, faisant face à ses peurs et plongeant le spectateur dans une véritable atmosphère d'horreur et d'insécurité.
Le compositeur Clint Mansell, qui se permet d'ajouter sa touche personnelle – plus sombre – aux thèmes de Tchaïkovski, contribue également à nous entraîner dans le dédale artistique et psychologique de l'univers d'Aronofsky.
Le résultat est magnifique. Saluons le talent de ce réalisateur qui atteint ici le sommet de son art et de Natalie Portman qui parvient à nous montrer avec un réalisme stupéfiant l'ensemble de son comportement : sourires, pleurs, peurs... Tout est dans les traits de son visage et – surtout – dans les mouvements de son corps lorsqu'elle danse. Elle aura donc bien mérité son Oscar. "Black Swan" est un de ces rares films qui permettent au 7e Art – le vrai – d'être exprimé à l'écran et de pénétrer dans l'âme des spectateurs!