Une caméra sur l'épaule et parfois inutilement subjective, des acteurs filmés de trop près, un propos sur appuyé pour que tout le monde comprenne bien la mise en abyme, des personnages grossièrement écrit et une folie un peu gratuite : Darren Aronofsky veut être sûr qu'on le prenne pour un grand auteur. Sans compter l'utilisation des hallucinations pour brouiller le spectateur, qu'il ne sache pas ce qui est vrai et ce qui ne l'est pas, qu'on se le dise, c'est là le niveau zéro de la créativité (juste au-dessus de "en fait c'était un rêve").
Malheureusement, le mieux est l'ennemi du bien, et à trop vouloir en faire, le film devient vite désagréable à suivre. Et oui malgré cette avalanche de critiques négatives, je parle de "bien", car ce dernier n'est pas caché très loin. Natalie Portman parvient à rendre son personnage vivant, malgré une écriture un peu balourde, Mila Kunis est également à sa place, et seul Vincent Cassel en fait un peu trop, l'écriture du personnage n'aidant pas tellement non plus. Et surtout le film contient quelques très bonnes choses, le travail sur le corps humain et ses déformations est très réussi, c'est organique, presque dégoutant par moment. Et toute la dernière séquences, celle du ballet devant un public est véritablement réussie. Les choix de mise en scène qui ont alourdi tout le film fonctionne ici. L'évolution du personnage de Portman qui aura été un peu maladroite jusqu'à présent est un peu plus crédible inscrite dans le feu de l'action.