Avant de vous parler de Black Swan, je dois vous expliquer pour poser quelques bases que je ne suis pas spécialement fan de Darren Aronofsky. Je n'ai vu ni Pi ni Requiem for a Dream mais The Foutain m'emmerde, trop torturé, faussement complexe et ayant une fin futuriste particulièrement insupportable. The Wrestler m'a semblé sympathique, sans plus, un film intéressant permettant à Mickey Rourke de revenir sur le devant de la scène, sur fond d'Asbury Park et de Bruce Springsteen.

Je n'attendais donc rien de particulier de Black Swan. Quelle ne fut pas ma surprise face à une telle réussite !
Black Swan est un film incroyablement maitrisé, subliment écrit, parfaitement interprété... Un client aux Oscars de 2012, sans hésitation (oui, déjà !). Mais reprenons un peu les choses dans l'ordre.

Black Swan est d'abord un film mettant en scène la sublime Natalie Portman. Elle y incarne ici une jeune fille, Nina, qui sera choisie pour incarner le rôle principal dans le Lac des Cygnes.
Seulement Nina n'a pas, selon son professeur incarné par Vincent Cassel, le potentiel pour incarner le Cygne Noir. C'est une jeune fille trop sage, un peu noyée dans la masse, complétement prise par son métier de danseuse et ne vivant que pour cela, et surprotégé par une mère pénible. Trop gentille, trop « blanche », elle va devoir se dépasser pour pouvoir incarner les deux versions du personnage dans le ballet de Tchaïkovsky.
Mais pour y arriver, elle ne devra pas réaliser une performance artistique mais dévoiler le coté obscur qui sommeille en chacun de nous, faire face à ses peurs intérieures, s'ouvrir à ses fantasmes. Ce ne sera donc pas sans conséquences!

Pour mettre en images cette transformation autant physique que psychologique, Darren Aronofsky utilise plusieurs techniques, notamment le fait que la caméra suit énormément Natalie Portman de dos, comme pour bien insister sur le fait qu'on suit l'histoire de son propre point de vue. Et pour insister sur cette opposition Ying/Yang, pour montrer à la fois le coté blanc et le coté noir, le réalisateur de The Foutain utilise l'opposition visuelle, à travers des couleurs différentes mais aussi des jeux de miroirs impressionnants et dans l'ensemble il travaille sa mise en scène pour en faire un film particulièrement soigné.

Mais Aronofsky n'est pas le seul à créditer à la réussite de Black Swan. Il est accompagné de Clint Mansell qui livre une partition de
« Tchaïkovsky remixé » absolument sublime. Et surtout, il est entouré d'un casting en or massif, doré à un tel point que Natalie Portman mériterait d'être nominée pour une petite statuette jaune tant elle livre ici une performance incroyable et sans doute la meilleure de sa carrière.

De votre coté, vous pouvez déjà cocher la case du 9 février dans vos calendriers.
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le 13 déc. 2010

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