Le ballet ça craint.
Clairement, je veux dire, quand on commence par me présenter un film comme "L'affrontement psychologique d'une danseuse de ballet sur le déclin face à l'une de ses rivales." mon émoi se limitera à un dubitatif froncement de sourcil. Un pitch pareil, ça ne promet pas une orgie de dinosaures avec des guitares électriques dans des vaisseaux spatiaux (On a les fantasmes cinématographiques qu'on peut).
Il a donc fallu que je surmonte mon effroi pour les tutus et la mièvrerie dégoulinante des usuels chick-movies basés sur la mesquinerie des intrigues entre les petits anorexiques d'opéra, et qu'en plus j'affronte les indécentes températures de l'hiver montréalais, pour aller caler mon mon auguste fessier dans une salle de cinéma un dimanche après-midi.
Il faut vraiment que j'aime Aronofsky. Et qu'une fille m'invite.
Au final, que dire du film ?
J'ai aimé, c'est un fait. Il est peu de métrages dans lesquels je me suis senti aussi immergé. Comme il est de coutume depuis Requiem for a dream le duo Aronofsky/Mansell (avec un bon gros coup de main du gazier Tchaikovsky) a le don de crisper son spectateur, le submergeant peu à peu dans un marasme audiovisuel fait de musique stridente, d'images violentes et de délires hallucinés avant de donner le coup de grâce dans une douloureuse apothéose.
Le ballet ça craint, mais Black Swan...mangez-en.