Que ceux qui ne l'ont pas vu, et s'attendant à un film léger sur fond de danse classique, passent leur chemin. Darren Aronofsky a dû en bien piéger plus d'un en laissant croire que ce thriller psychologique (psychotique ?) ne serait qu'un film noir sur fond de Tchaïkovski.
Black Swan, c'est un truc de bourrin. Oui, parfaitement. Le spectateur est oppressé, on balance du blanc et noir sur tout les plans (trop ?), on fout des miroirs partout (trop ?), on ajuste la musique et les effets spéciaux pour rappeler à tout instant la direction du film.
La mise en abimes du Lac des Cygnes est une idée correct, mais elle n'est pas majeure ici. Juste un prétexte pour ce déversement de violence, bien plus mentale et morale que physique, ainsi que l'ode à la libération de toutes les pulsions primitives que nous renfermons.
Cassel a un rôle secondaire, mais le garde bien, la fabuleuse actrice ukrainienne nous éblouit de son côté maléfique, la mère (Oedipienne ?) est magistrale pour faire de son domicile un huis-clos angoissant, autant qu'elle même, et enfin, Natalie Portman dont je suis éprit depuis déjà quelques temps signe une sublime performance, bien plus impressionnante lors que le côté obscur de la force la possède.