Une famille qui crie est une famille unie.
Mais que m'arrive-t-il ?
Je ne suis pas un grand fan de l'univers cinématographique Marvel attendant ardemment qu'un nouveau film de la franchise sorte au cinéma. Pour compliquer le tout, le titre Black Widow ne m'emballait pas des masses de par son personnage principal que j'ai toujours vu comme un élément secondaire et insipide, certes qui a eu ses moments d'importances, mais toujours dans l'ombre des super héros plus connus. Après la surprise que fut pour moi Cruella sortant également du studio Disney, je me suis dit pourquoi pas finalement donner sa chance à ce film. Une séance de cinéma plus tard, me voici une fois de plus étonnamment conquis. Mais que se passe-t-il ? Le covid avec la fermeture des cinémas m'a-t-il rendu plus indulgent ? Avec l'âge est-ce que je deviens plus bienveillant à l'égard des franchises qui initialement ne me passionne pas beaucoup ? Le confinement m'a-t-il rendu encore plus demeuré que je le suis déjà ? Où, est-ce tout simplement Disney qui rehausse enfin son niveau cinématographique ? En attendant de trouver des réponses à ma crise existentielle du moment, j'assume humblement avoir passé un excellent moment devant Black Widow. Taper juste pour taper sur une œuvre ne m'intéresse pas.
Black Widow réalisé par Cate Shortland tient bien plus d'un bon vieux film d'action atypique des années 90 que d'un film de super héros moyen et c'est certainement une de ses grandes qualités. Après le sort tragique réservé à Black Widow dans "Avengers: Endgame", on était en droit de se demander si ce film avait une réelle pertinence et utilité à apporter. En définitive, il s'avère être un complément intéressant à l'univers du MCU en proposant bien plus qu'une simple histoire d'origine. Le récit couvre la jeunesse de Natasha Romanoff ainsi que les fameux évènements de Budapest pour finalement établir son intrigue juste après "Captain America: Civil War", nous amenant à combler quelques petits trous narratifs tout à fait appréciable. Une aventure spécifique sur Black Widow dans un esprit proche de Captain America: Winter Soldier, dans lequel on ajoute beaucoup de texture à un personnage qui en manquait cruellement en explorant admirablement un esprit familial des plus complexes, tordus et touchants. Un récit bien plus profond qu'il n'y paraît avec de belles relations fraternelles, paternelles et maternelles à travers de multiples querelles totalement bienvenues qui laissent place à des dialogues percutants, appuyé par un humour moins oppressant qu'à l'habitude pour plus de drame par le biais de décors plus réalistes sur une intrigue entourant les services secrets soviétiques dans lequel on explore plus que jamais l'URSS.
Visuellement, le film de Cate Shortland fait appel à des effets spéciaux spectaculaires comme pour la plupart des autres longs-métrages de super-héros Marvel. La mise en scène autour des diverses confrontations est nerveuse et intense avec des scènes d'action percutantes d'adrénaline, carburant tout du long à vive allure à un point où je me suis à un moment donné cru dans un nouveau Die Hard. La course-poursuite entre le blindé conduit par Taskmaster et la voiture pilotée par Black Widow m'a laissé sur le cul, au même titre que la fameuse confrontation finale avec une chute libre ultra spectaculaire qui m'a renvoyé à des jeux vidéo usant de ce type de séquence ébouriffant et impactant, comme avec "Wet (PS3)", ou encore "James Bond 007: Quitte ou Double (PS2)." L'évasion dans une prison Russe de Red Guardian offre également un bon moment de divertissement. Chapeau bas au démarrage du film qui présente la meilleure séquence ainsi que le meilleur générique d'ouverture d'un MCU sur un point dramatique et intensif avec une touche très grave et bouleversante autour d'enlèvement et de séquestration d'enfants. Un démarrage fort enrichi par une version déchirante du titre musical "Smells Like Teen Spirit" de Nirvana (à écouter absolument) qui fait totalement sens au récit. En cela, le film peut compter sur l'excellente composition musicale de Lorne Balfe qui livre une bande-son incisive avec des nuances lyriques russes qui apporte encore plus d'intensité aux diverses scènes.
Lien pour "Smells Like Teen spirit" version Black Widow : https://www.youtube.com/watch?v=r4dh38DYvyQ
Grosse surprise autour des comédiens qui offrent des performances de qualité avec des relations finement construites qui font que j'ai adoré. Scarlett Johansson pour Black Widow qui jusqu'à présent n'avait pas beaucoup brillé avec une relation amoureuse anecdotique et totalement foirée dans son élaboration avec Bruce Banner (Mark Ruffalo) alias Hulk, brille de mille feux en prenant enfin une grande importance et en devenant certainement le protagoniste le plus chargé en émotion autour d'un background peu envieux. C'est rageant qu'il ait fallu attendre la mort de Black Widow pour faire son aventure solo, car j'aurai adoré replonger dans une autre de ses aventures. Un beau potentiel gâché. Florence Pugh en tant que Yelena Belova est une belle surprise que je soupçonne devenir prochainement la future Veuve noire des Avengers. La comédienne offre une performance tout en nuances, traumatisé par sa dure vie fondée sur le mensonge et la duperie. L'excellente Rachel Weisz que j'adore est également de la partie en tant que Melina Vostokoff. Une Black Widow 2.0 qui montre ce que serait devenu Natasha si elle n'aurait pas quitté l'URSS pour le SHIELD. David Harbor en tant que Alexei Shostakov alias "Red Guardian", m'a bien fait délirer. C'est un peu le bouffon de la bande, sauf que la réalisatrice parvient à faire de lui une figure mieux fournie en jouant sur son côté paternaliste. Des relations complexes entre Natasha, Yelena, Melina et Alexei qui en font un condensé riche en émotion.
Parmi les points négatifs je retiens la scène post générique que j'ai trouvé très forcé avec une future histoire de vengeance pas du tout emballante. Les antagonistes, avec Ray Winstone en tant que "Dreykov" qui amène une présence de grands méchants de l'ombre et qui peut compter sur son bras armé "Taskmaster" par Olga Kurylenko. Ce ne sont pas de mauvais antagonistes, seulement ce sont des ennemies qui de par leur importance auraient dû apparaître bien plus tôt dans la saga, où au moins être mentionné. Si bien, qu'on perd un peu de l'intensité d'une telle confrontation autant avec le personnage de Dreykov, directement responsable du sort catastrophique de Natasha et de la mort de la mère de celle-ci dont on se moque car l'info sort au dernier moment de n'importe où, qu'avec le personnage de Taskmaster qui renvoie directement au traumatisme de Black Widow qui là aussi sort au dernier moment. Surtout qu'une petite incohérence à mes yeux voit le jour sur une scène venant du premier Avenger, où Black Widow précise à "Œil-de-faucon" (Jeremy Renner) lors de la confrontation contre les Chitoris que c'est aussi marrant qu'à Budapest, à quoi répond Oeil-de-faucon qu'il n'a pas conservé le même souvenir. Pour un personnage traumatisé par les événements de Budapest cette remarque me semble totalement incohérente, à la limite c'est Natasha qui aurait dû préciser à Oeil-de-faucon qu'elle n'avait pas conservé un souvenir aussi bon de Budapest. À moins que Natasha ne se voile elle-même la face pour mieux accepter ses morts. Une hypothèse qui pourrait se tenir.
CONCLUSION :
Black Widow réalisé par Cate Shortland est une belle surprise que je n'attendais pas du tout, peut-être parce qu'il est le film de la saga qui fait le moins MCU avec des thèmes abordés très graves via des séquences difficiles (toutes proportions gardées) avec une caméra qui ne se détourne pas des nombreuses victimes humaines. Il se dégage un certain sérieux dans la composante dramatique de l'intrigue avec des relations efficacement complexes autour de tous les personnages avec des séquences d'actions exceptionnelles qui offrent un divertissement de haut niveau. Bien entendu, tout ceci est à mesuré et a nuancé, car cela reste néanmoins un film appartenant à l'univers du MCU ce qui fait qu'on n'échappe pas à certains éléments faciles pleins de niaiseries de la franchise.
Black Widow est le film qui m'a fait oublier que je regardais un MCU.
Load up on guns, bring your friends
Charge tes armes, amène tes potes
It's fun to lose and to pretend
C'est amusant de faire semblant et finalement tout perdre
She's overbored and self-assured
Malgré Son Assurance elle était à bout
Oh no, I know, a dirty word
Oh non, je connais ces insanités
(Refrain:)
Hello, hello, hello, how low ?
Salut, salut, salut, quel est ce mal?
Hello, hello, hello, how low ?
Salut, salut, salut, quel est ce mal?
Hello, hello, hello, how low ?
Salut, salut, salut, quel est ce mal?
Hello, hello, hello...
Salut, salut, salut...
With the lights out, it's less dangerous
Avec les lumières éteintes, c'est beaucoup moins stressant
Here we are now, entertain us
Donc nous sommes enfin assemblés profitant de ce moment
I feel stupid and contagious
Je me sens stupide et tellement contagieux
Here we are now, entertain us
Nous voici, à présent face à nous-même
(Fin refrain)
I'm worse at what I do best
Pour le pire je fais de mon mieux
And for that gift I feel blessed
Et pour ce don je me sens béni
Our little group has always been
Notre petit groupe a toujours existé
And always will until the end
Et le sera toujours jusqu'à la fin...