A la fin du XVIIIe siècle, un prince de couleur noire est mordu par le comte Dracula, et va être condamné à dormir dans un cercueil. En 1972, ce même contenu est acheté par des jeunes qui pensent se faire facilement du fric, et est ouvert à Los Angeles, où ce prince, devenu Blacula, va faire des siennes.
L'année précédente, les sorties à succès de Sweet Sweetback's Baadasssss Song ainsi que Shaft avaient lancé la Blaxploitation, à savoir les films destinés en particulier aux personnes de couleur noire, en renversant les stéréotypes. Ce qui explique l'intrusion du fantastique à travers Blacula, subtil jeu de mot entre Black et Dracula, dans un L.A. où on entend plusieurs chansons histoire de faire de la promo pour des groupes.
Mais contrairement à ce qu'on pourrait croire, le film est au premier degré, sans ironie aucune ni racisme latent, et c'est au fond ce qui le rend attachant. En particulier l'implication visible de son acteur principal, William Marshall et sa voix de baryton, où il devra rechercher un amour qu'il pensait disparu. D'ailleurs, le film aura un grand succès, au point que moins d'un an plus tard, une suite sera produite avec le même acteur, car malgré sa coupe de cheveux étrange (il a des sourcils énormes et ses rouflaquettes arrivent au niveau de sa moustache), c'est un mec qui en impose.
Le réalisateur a su respecter les codes du genre dans un L.A. contemporain sans qu'au fond, la couleur de peau ne soit un problème ; mais c'est clairement le rôle d'un acteur, pas celui d'un metteur en scène.