Il est mi-humain, mi-vampire. Il a toutes leurs forces mais aucune de leurs faiblesses. Chaque nuit, il part défendre l’humanité en pourchassant les morts-vivants buveurs de sang. Aidé d’Abraham Whistler, qui l’a elevé comme un fils, espère bien celui qui a tué sa mère, il y a des années de cela… Son nom ? Blade, le diurnambule. Le voici désormais sur la piste de Deacon Frost, un vampire partisan d’une politique bien plus agressive envers les humains. Dans sa mégalomanie, Frost pourrait bien réveiller un mal très ancien et vraiment redoutable…


Avec Underworld, la saga Blade est celle qui a dépoussiéré le film de vampires au début des années 2000. Avant les classiques qui ont donné toutes leurs lettres de noblesse au genre et les niaiseries romantico-prout prout genre Twilight, il y avait Blade. Exit les personnages aristocratiques dans des intérieurs soignés à la Christopher Lee, on a ici droit à des trognes de dealers de meth qui prennent des douches de sang dans des rave parties underground. Le choc est rude ! Blade, c’est une série de comics à la base, et Norrington a suffisamment pris ses distances avec elle pour offrir une œuvre vraiment originale. Morts gores parfaitement assumées, gadgets technologiques, chorégraphies martiales calibrées au millimètre et menées par un Wesley Snipes tellement charismatique que ça devrait être illégal : Blade impose son univers moderne, brutal et ultra stylisé dès les premières minutes.


Alors bien sûr, ce genre de parti-pris cinématographique, soit on adore, soit on déteste. On déteste le scénario convenu, le côté film concon et bourrin pour ados, le côté concon tout court. Car je veux dire, Blade n’a pas énormément de questions existentielles. C’est un tueur, presque fanatique, qui n’a qu’un but dans la vie : l’extermination des vampires. Doté d’un jeu encore plus monolithique que celui de Steven Seagal, c'est un personnage qu’on admire. On l’admire être un badass complètement abusé qui démonte du vampire pendant deux heures de film, et c’est assez jouissif, d’autant que tous les combats sont très bien réalisés. Blade, c'est avant tout un rythme, une esthétique et pas vraiment (je le concède volontiers) un fond très substantifique.


Moi, je fais partie de ceux qui ont adoré ce film, pour le renouveau du film vampirique qu’il a proposé. Je respecte et j’aime énormément Nosferatu, ou même le Dracula de Coppola, mais ces films ont quand même vieilli. Norrington a eu le mérite de sortir le genre de ses charentaises pour revenir à la base de ce que c’est, un vampire : une créature sauvage, ténébreuse, bestiale. Le tout dans un cadre qui correspondait parfaitement à son époque (là encore, l’esthétique fin 90/début 2000, ça passe ou ça casse).


La décennie avait en outre enchaîné les adaptations de superhéros plus ou moins foireuses, qui ne resteront ni dans les annales du cinéma ni dans celles des superhéros : Barbwire, Spawn, The Crow… Même l’excellent Batman : le Défi a côtoyé l’infâme Batman & Robin. Blade, lui, s’affiche en précurseur des films de superhéros modernes comme les Spider-Man de Raimi ou la saga X-Men. Pas mal pour un diurnambule !

C4r4mel
7
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le 5 oct. 2024

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