Une brillante archéologue n'a qu'une seule obsession : poursuivre le rêve de son père, qui souhaitait retrouver la fameuse Pierre Philosophale de Nicolas Flamel. Ses recherches la mènent à Paris, plus précisément dans les catacombes. Avec un ami, un réalisateur faisant un documentaire sur elle et un groupe d'explorateurs urbains, elle s'enfonce dans les entrailles de la capitale, à l’intérieur d’un univers inquiétant dont ils pourraient ne pas revenir...
On peut diviser Catacombes en trois parties. La première, assez risible, jette au spectateur un méli-mélo de trucs qui font mystérieux à peu de frais : une statue en Iran, un réparateur d'horloge astronomique qui parle syriaque, de l'art égyptien, des personnages qui percent un mystère épais comme une purée en deux éclairs de génie... Ça part un peu dans tous les sens, et ça ressemble à un Benjamin Gates du pauvre (qui vient de dire « Allan Quatermain » au fond ?). Quand on voit notre Lara Croft du dimanche verser du produit ménager sur la stèle de Nicolas Flamel et y mettre le feu pour en révéler un message secret (oui oui !), on craint le pire, d’autant que le format found footage n’est en général pas synonyme de qualité…
La deuxième partie, plus sobre, est l'exploration des catacombes proprement dite, installant une ambiance lugubre et claustro façon The Descent. Ambiance bien amenée, qui redonne espoir… et prépare le terrain à la troisième partie.
Comme l'indique son titre original (As Above, So Below), le film est bourré de références à l'occulte, plus précisément l'alchimie ; références plutôt bien exploitées, il faut le dire. On n'entre jamais dans le n'importe quoi déconnant, bien au contraire. Suivant une énigme truffée de symbolisme, les personnages s'enfoncent dans la terre et passent symboliquement dans un univers-miroir, version démoniaque de notre monde (qui dans le film semble être l'Enfer au sens propre). Ils doivent alors affronter leurs péchés et erreurs passées pour survivre et retrouver la surface sains et saufs : c’est la troisième partie.
C'est aussi là que Catacombes surprend. On s'attend à un slasher basique et mal filmé justifié par tout un charabia pseudo-hermétique, ou au mieux à un sous-Da Vinci Code, mais on se retrouve avec un film franchement honnête qui utilise habilement les concepts ésotériques pour se donner de la contenance et proposer une sorte d'aventure initiatique mortelle, avec juste ce qu'il faut d'horreur pour maintenir la tension déjà créée par ces environnement inquiétants.
Allégorie spirituelle sans prétention, mélange improbable d'urbex qui tourne mal et d'une aventure alchimique teintée de surnaturel horrifique, avec des éléments piochés au film d'aventure, Catacombes n’est peut-être pas le film d’horreur de l’année, mais a le double mérite d'une idée originale et d'une réalisation correcte, sans temps mort mais sans excès non plus (parmi les bonnes idées, on appréciera entre autres choses que le réal ait choisir des acteurs français pour camper des personnages français, c'est de suite un peu plus crédible !).