Quelques temps après le remarquable Pedicab Driver, Sammo Hung se lance dans la réalisation d'une nouvelle version de The Iron Bodyguard, initialement réalisé par Chang Cheh, où il va mettre en place un affrontement idéologique qui va se muer en face-à-face physique.
Dans la lignée de Tsui Hark, il réactualise le Wu Xia Pian et propose un remarquable cocktail où de majestueuses chorégraphies vont se mêler à un parfum d'aventure, une émotion simple mais belle ou encore une intrigue sombre, flirtant parfois même avec le fantastique. Il démontre une vraie maîtrise derrière la caméra, dès le début on s'intéresse aux personnages et il met en place une ambiance prenante et surtout de plus en plus intense.
Il maîtrise parfaitement son scénario et le mène avec grand brio, chaque détail compte et l'évolution des personnages est en adéquation avec l'ambiance. Comme souvent dans le très bon cinéma d'action de Hong-Kong, il y a cette faculté, que l'on retrouve notamment chez Tsui Hark, de mêler le beau, l'émotion avec une violence forte et totalement sanglante, où les bras volent parfois dans tous les sens. On prend son pied, tout en ayant face à nous un film d'une vraie justesse avec quelques sensations.
En plus de tout cela et des fantastiques chorégraphies, c'est dans les personnages que l'oeuvre trouve tout son sens, dans cette façon dont chaque action est justifiée et on croit en eux. L'aspect politique est guère développé mais jamais lourd et reste tout de même appréciable, tandis que la mise en image est là-aussi bluffante et remarquable. Les interprètes se montrent à la hauteur, avec quelques apparitions courtes appréciables d'ailleurs.
Sammo Hung livre avec Blade of Fury un cocktail intense où il démontre une parfaite maîtrise du cinéma en général et de l'action en particulier, avec un don certain pour y mêler l'émotion et une ambiance prenante, parfois sombre et toujours sous tension.