Il n’y a que Sammo Hung pour allier avec autant de facilité comédie, Kung-fu explosif, émotion et mises à mort d’une rudesse extrême. Et pour le dernier point, je crois que c’est l’un des seuls qui réussit à me la faire à l’envers à ce point. A chaque fois que je découvre l’un de ses films, je m’attends à de la baston bon enfant mais quand les combats se finissent, c’est souvent de façon très brutale, à coups de bras raccourcis, de têtes qui volent, ce genre de joyeusetés. Et il n’y a pas à dire, ça fait toute la différence.
Sans parler de la mise en scène des combats, qui est tout simplement hallucinante de créativité et de maîtrise technique, Blade of fury c’est avant tout un divertissement en or massif, un film de Kung-fu fait pour les fans qui délivre en permanence ce qu’on est en droit d’attendre de sa part : des coups de latte furieux et des démonstrations, armes au poing, qui tabassent méchamment.
Côté histoire, il faut se contenter d’une trame un peu convenue, à savoir l’opposition Chine / Japon et réformistes / conservateurs, mais dans l’ensemble, ça passe tout seul, d’autant plus que certaines idées permettent de mettre un petit coup de nitro au récit quand il commence à s’empâter. C’est le cas d’un tournoi improvisé qui file une patate d’enfer puisqu’il est l’occasion de se faire servir un rab bien garni de tatane sur ressort.
Qu’il est plaisant de se retrouver face à une telle dose de générosité dans l’action. Sammo Hung est un cinéaste du plaisir, qui aime rassasier son public sans faire dans la facilité. J’ai encore beaucoup de films à découvrir dans sa filmographie, mais du peu que j’en ai vue, l’alliance fiévreuse de violence rude et de spectacle bon enfant qui la caractérise est vraiment une came que j’affectionne tout particulièrement. De quoi avoir furieusement envie d’un nouveau shoot martial alors que la descente du précédent n’a pas encore démarré.