Le manga est une suite de combats avec des armes exotiques pour des mises à morts variées et "démonstratives". L'intérêt réside donc moins dans une intrigue au schéma rébarbatif que dans la stylisation du dessin.
Transposée dans un medium le plus souvent réaliste, la violence grand-guignolesque devient problématique, et se voit souvent ornée d'un voile de pudique pénombre, d'ellipse ou de banal hors-champ. La fidélité à une histoire répétitive n'est pas non plus un atout (et ça dure 2h20).
Une mise en scène maniériste aurait-elle pu sublimer la violence pour en faire un opéra baroque et "argentesque" ? En l'état actuel du cinéma japonais, avec ses ternes films digitaux tournés pour des budgets minimaux, ce n'est pas entre les mains d'un mec qui filme plus vite que son ombre qu'il fallait mettre ce film. Je ne vois qu'un adepte du storyboard au cordeau comme le Coréen Park Chan Wook pour réussir un tel pari.
Le début en noir et blanc est joli. Il y a quelques plans d'ensemble qui ont un aspect "peinture à l'encre de Chine". Mais on peut dire que j'en ai soupé de l'esthétique numérique généralisée, qui confond nuance réaliste des couleurs avec morne gris-beige.