Adapté d'une nouvelle de Philip K. Dick par un Ridley Scott tout juste auréolé de son succès avec Alien – Le Huitième Passager, premier film de la fameuse licence encore d’actualité aujourd’hui, mais bien avant ses succès à tendance historique qu’ont pu être Gladiator, Kingdom of Heaven ou encore Robin des Bois, Blade Runner est pour moi un chef-d'oeuvre absolu du cinéma de science-fiction...
Plus de 30 ans après sa sortie, ce métrage a effectivement bien passé l’épreuve du temps. Visuellement, la ville futuriste sale et usée est effectivement splendide et son rendu reste totalement bluffant. Si Blade Runner bouleverse autant notre âme, il ne cesse d’épater nos sens. Esthétisant jusqu’à l’excès, chaque plan recèle d’infinies subtilités : de la lumière totalement fascinante aux décors époustouflants en passant par la somptueuse musique de Vangelis, tout est mis en oeuvre pour faire de ce spectacle un festin des sens. L'esthétisme ira même jusqu'à une pluie et une nuit incessantes et des teintes généralement sombres et froides dépeignant un Los Angeles futuriste gigantesque et effrayant...
Dans ce métrage, la ville joue un rôle central dans la mise en place d’une ambiance un peu dérangeante d’un futur où l’on ne voudrait pas vivre, mais en jouant plus sur les détails visuels que sur l’idée d’une catastrophe rabâchée cent fois dans le scénario dont on ne verrait presque pas d’effets à l’écran. Ce Los Angeles est subtilement détestable et est également un chef d’oeuvre de conception futuriste...
Par ailleurs, Blade Runner reste également un modèle du film noir. Archétype du détective privé au questionnement éthique prononcé, Deckard est joué par un Harrison Ford qui délaisse ici ses frasques à succès de Han Solo dans Star Wars ou d’Indiana Jones pour un héros plus sombre et plus profond qui s’interroge sur son humanité et son devoir et qui, contrairement à ses rôles précédents, use très peu de la parole. Face à lui, Rutger Hauer, jouant le leader du groupe de replicants que Rick Deckard poursuit, oppose un personnage de “méchant” évidemment plus fouillé qu’il n’y paraît et qui reste notamment mémorable pour ses dernières répliques dans le film !!!