Blade Ruinneur
Denis Villeneuve est un metteur en scène qu'on apprécie. Sicario, Enemy, Premier Contact... la plupart de ses œuvres sont puissantes, et on sait le bonhomme capable de mettre une beauté plastique...
le 4 oct. 2017
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Au début des années 80, époque où Ridley Scott était encore au sommet de son talent, le monde découvrit son œuvre culte Blade Runner, dont la fin ouverte laissait en suspens un certain nombre de pistes narratives et réflexives passionnantes. Pour les approfondir trente-cinq ans après, une suite lui est offerte par l'intermédiaire d'un des plus talentueux auteurs d'Hollywood, le québécois Denis Villeneuve qui, dans la lignée de ses précédents films, signe avec ce 2049 une merveille de blockbuster : personnel, graphique, ambitieux.
En ce qui me concerne, je ne n'espérais pas mieux que Denis Villeneuve à la tête de ce projet, pour la simple et bonne raison que, depuis Incendies et son arrivée à Hollywood, le cinéaste a bénéficié de budgets de plus en plus conséquents avec lesquels il a néanmoins su conserver une liberté infinie, lui permettant de déjouer tous les formatages du cinéma américain dit « grand-public ». Prisoners, Enemy et Sicario étaient moins des thrillers que des œuvres qui pensent, qui sondent l'Amérique contemporaine. Premier Contact était non pas un récit d'action, mais une méditation sur le langage et notre rapport au temps. Le Blade Runner de Ridley Scott était quant à lui un film de philosophe, remuant les fondements de la condition humaine. Il allait donc de soi que Villeneuve était le candidat idéal pour approfondir des questions telles que : « Faut-il nécessairement être un humain pour être humain ? », « Qu'est-ce qui, au fond, différencie les répliquants des hommes ? » etc.
Dans la continuité de son prédécesseur, le long-métrage prolonge ces thématiques avec lesquelles il ne cesse produire des vertiges chez le spectateur, notamment par le biais de la quête existentielle et familiale du héros, incarné par un Ryan Gosling bouleversant de mélancolie.
L'intensité de tous ces niveaux de lecture se retrouve également dans la mise en scène qui, associée à la beauté des décors et à la photographie démente de Roger Deakins, n'a rien à envier aux plus prestigieuses installations d'art contemporain. Dans une veine plus radicale que jamais, Villeneuve poursuit son obsession pour l'épure formelle et les grands espaces, avec ses lents travellings qui créent à chaque plan une attente et une tension saisissantes. Ce travail d'esthète témoigne constamment d'une maîtrise totale de ce que doit être une profondeur de champ, une perspective, un découpage... Un sens de l'image donnant lieu non seulement à de purs moments de contemplation, mais aussi à des scènes de sidération absolue, renforcées par une musique ahurissante de Hans Zimmer et Benjamin Wallfisch (car, bien que le film soit essentiellement métaphysique, il comporte toutefois quelques séquences d'action prodigieuses).
Nul doute, Blade Runner 2049 est une réussite en tout point qui, à l'instar de son aîné à son époque, figurera rapidement parmi les grands hits de la science fiction contemporaine.
https://amaurycine.blogspot.com/2017/10/blade-runner-2049.html
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Créée
le 12 oct. 2017
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