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Arrivé 35 ans après l’original, Blade Runner 2049 est un film impressionnant, capable de rester fidèle à son prédécesseur tout en trouvant les moyens de le transcender. Il fait partie de cette rare lignée d’œuvres qu’on appelle les classiques instantanés et c’est pourquoi il est mon film de l’année.


Ryan Gosling est l’agent K (non, pas de Men in Black), un blade runner dont la mission est identique à celle du Deckard campé par Harrison Ford dans l’original : retrouver et éiminer les derniers Replicants (= androïdes) rebelles.
A mesure que K accomplit sa mission en parcourant ce monde futuriste, 2049 nous pose sa question centrale : Faut-il encore et toujours faire la différence entre réplicant et humain ?


En effet, La frontière entre l’Homme et la machine est ici plus floue que jamais et les effets de cette confusion renferment tout le poids émotionnel que doivent porter les personnages et, par extension, le spectateur.
Le réalisateur Denis Villeneuve et son équipe ont transformé le budget de 150 millions de $ non pas en un spectacle lambda truffé d’action, mais bien en une œuvre d’art très contemporaine.


Filmé par le légendaire directeur photo Roger Deakins, chaque image de Blade Runner 2049 est magnifique et ruissèle de couleurs, de vie et de sensibilité.
Ensemble, ils ont été capables de façonner une atmosphère réellement hypnotique;
ils ont non seulement parfaitement recréé le monde de Blade Runner, mais ils ont de surcroit su le développer en partant des solides bases dans lesquelles il s’ancrait pour mieux s’en affranchir et rendre cet univers plus fascinant qu’il ne l’était jadis.


2049 sonde ainsi la célèbre fin ambiguë de son aîné en suivant les traces de Rick Deckard…et quand Harrison Ford apparaît enfin à l’écran, on se dit que l’attente en valait largement le coup : son interprétation taciturne et poignante dépeint parfaitement ce qu’il a pu endurer sur les 30 dernières années de vie du personnage.


Par ailleurs, chaque performance du casting est très juste ; que ce soit Ryan Gosling qui apporte ici de belles nuances à son jeu monolithique ou son opposante directe Sylvia Hoeks rappelant les meilleures heures de Terminator, en passant par la-trop-belle-pour-être-vraie-et-hyper-crédible-en-hologramme de Joi(e), Ana de Armas ; chaque rôle, jusqu’au plus microscopique, nourrit avec brio le macrocosme de Denis Villeneuve.


En outre, l’une des plus grosses craintes à l’idée de voir débarquer une suite au Blade Runner de Ridley Scott était de se retrouver face à une œuvre tentant de répliquer (hum) son esthétique visionnaire en y injectant simplement une histoire hollywoodienne de flic des plus bateaux comme tout bon remake déguisé qui (ne) se respecte (pas).


Miraculeusement, Blade Runner 2049 est une vraie suite qui se permet de jouer une autre partition sur les thèmes de l’original sans les cannibaliser ni les esquinter rétroactivement parlant.
Il cultive dès lors les éléments fertiles d’antan pour donner ce film riche, profond et malin, quoiqu’un chouilla prévisible et longuet, visuellement éblouissant et foisonnant de grands concepts de science-fiction.
Le tout porté par une bande originale onirique d’Hans Zimmer et Benjamin Wallfisch.


Malheureusement, ce tout grand film a fait un bide au box-office.
De quoi donner raison aux producteurs qui laissent de moins en moins de liberté aux vrais auteurs-réalisateurs du cinéma actuel.
La SF pure est-elle devenue un genre boudé du grand public ? Ou la longueur du film en aurait-elle rebuté plus d’un ? A moins que ce ne soit le prix excessif du billet?
Quel dommage.


Sachez qu'il n’est en tout cas pas du tout nécessaire d’avoir apprécié l’œuvre de Ridley Scott pour adorer celle de Denis Villeneuve.
Et c’est de loin le plus grand tour de force de Blade Runner 2049.


En voir plus sur: postgenerique.blogspot.com

christophe1986
9
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le 3 janv. 2018

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christophe1986

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