Là où la luxure et la violence s'ancrent pleinement dans ce monde, une seule chose n'a pas sa place.

...la vérité

Denis Villeneuve est un réalisateur que je trouve incroyable. J'apprécie chacun de ses films mais à un degré distinct. Il cherche sans arrêt à nous surprendre quelque part où on s'y attend pas.

Je crois que le plus grande beauté qu'on puisse trouver à ce film c'est qu'il ne propose pas simplement un blockbuster, mais un réel film d'auteur. Exactement comme l'avait fait George Miller pour Mad max : Fury road. Et c'est vraiment exaltant.

L'histoire nous porte à la fois dans l'intrigue mais aussi dans la persuasion. Denis Villeneuve sait que certains sont des adeptes de cinéma et qu'il vont chercher au plus vite les vérités avant même de nous les montrer à l'image. C'est ainsi qu'il nous donne du pain que nous mangeons avant de constater que ce morceau de pain...était un leurre. Se faire balader dans un film est un plaisir coupable que j'ai, d'autant plus que les révélations du film viennent au bon moment et pas juste à la fin.

Les effets spéciaux sont pas aussi nombreux que pourraient nous le faire croire l'univers. Denis Villeneuve nous montre le strict minimum de la ville pour nous faire comprendre que "c'est le futur...point"( et puis bon le titre hein ), pas la peine de s'étaler sur l'univers tant qu'il ne nourrit pas le scénario ( n'est-ce pas ghost in the shell: le film ) le premier opus l'a déjà fait. Mais bon cela ne va l'empêcher de se faire plaisir sur certaines scènes "inutiles". J'en reviendrai plus tard.

Au passage j'ai vu le film en IMAX ce qui a donné une des meilleures expériences que j'ai vécu sous ce format là avec Dunkerque qui m'avait bien accroché à l'estomac avec ce son explosif. Le son transcende tout...dans la beauté et l'horreur qu'il peut offrir, il a une énorme part à accomplir dans l'appréciation de cette œuvre. Sans parler de l'OST signée Hans Zimmer et Benjamin Wallfisch ( aparté pour dire que ce mec veut nous violer les oreilles car l'OST de ÇA m'avait presque fait saigner des oreilles tellement il joue sur les aiguës et les graves qu'il alterne sans arrêt.) qui nous ont offert un "boucan auditif" pour le plaisir des oreilles, comme c'était le cas pour Inception. Au niveau des basses, ça y va fort...très fort. Parfois c'est jouissif, parfois c'est juste du bruit.

Le petit hic reste la longueur qui cherche volontairement à te perdre pour pas que tu décèles trop rapidement les révélations ( ce qui a marché mine de rien) ce qui fait que je n'ai pas envie de le revoir de sitôt ( à moins qu'on nous autorise en pleine séance de sauter des séquences. Mais on me dit non à l’oreillette) Le montage aussi pêche un peu. Pas par rapport aux plans, ils s'enchaînent très bien. Mais c'est par séquences que ça devient un peu problématique. Il y a un bon nombre de scènes inutiles qui ne font pas avancer l'histoire, mais qu'il ne faut enlever pour rien au monde car elles restent mémorables. C'est juste que ça met le scénario en suspens, et à force une certaine frustration se créée, nous donnant du tord car le final est dantesque.

Ce qui va être d'autant plus intéressant c'est de voir comment ce film va être perçu au fil des années. Car certes blade runner 2049 est une suite, il est un blockbuster, mais il a tellement d'éléments à analyser qu'il risque d'être un exemple académiquement parlant. Une palette de couleurs s'en dégage sans que cela en soit agressif. ( à part certaines scènes mais au vu de ce qu'il se passe c'est tout à faire normal). Il y a un rappel des plans qui se fait entre le premier opus ou encore entre les différentes séquences de cette suite. Mais là encore une fois sa longueur fait qu'on peut rater pas mal d'éléments de seconde lecture. C'est une autre raison qui me donne envie de le disséquer lorsqu'il sortira en blu-ray.

Vu la maîtrise qu'il a pour acquit envers les adaptations ( incendies <3 ) , j'ai hâte de voir ce qu'il va nous proposer avec Dune.