Blade Ruinneur
Denis Villeneuve est un metteur en scène qu'on apprécie. Sicario, Enemy, Premier Contact... la plupart de ses œuvres sont puissantes, et on sait le bonhomme capable de mettre une beauté plastique...
le 4 oct. 2017
211 j'aime
40
« Blade runner 2049 » est une splendeur visuelle rare, pour ne pas dire inouïe. Il n’y a pas un plan du film qui ne suscite l’admiration ! Celle-ci est moins un héritage du film original que la marque de Denis Villeneuve, dont le style visuel en fait peut-être le meilleur héritier actuel de Kubrick. Les cadrages, la photographie, la direction artistique : la beauté est partout. En conséquence, « Blade runner 2049 » n’est pas un film qui se regarde, mais un film qui se contemple. Le spectateur est aidé en cela par le rythme lent du montage, qui vise – avec succès – à l’hypnose.
« Blade runner 2049 » est aussi une histoire d’une intelligence rare. Ne pas avoir tranché sur la nature réplicante ou humaine de Rick Deckard en est le meilleur exemple. Au niveau de la construction narrative, le faux twist que l’on croit deviner au premier tiers du film mais qui ne sert qu’à mieux cacher le vrai est un coup d’éclat.
Le mystère central autour duquel tout le film est articulé provoque, après la surprise, le même vertige métaphysique que le film original. « Blade runner 2049 » prolonge en fait et les approfondit les questionnements sur la nature humaine de « Blade runner », en ajoutant notamment les intelligences artificielles à la confusion entre réplicant et humain. Meilleur exemple de cette confusion, l’incroyable scène d’amour désynchronisée par la procuration d’une femme entre l’androïde K et l’I.A. Joi, extrêmement troublante et émouvante, est la plus belle et audacieuse idée du film.
« Blade runner 2049 » est tissé d’une multitude d’échos au film originel – des scènes sont d’explicites remakes de scènes emblématiques de « Blade runner ». Il en est aussi une explication de texte : lorsque l’industriel Wallace interroge Rick Deckard sur le mystère de sa nature lors de leur confrontation finale, c’est la fiction qui s’autoanalyse et se met en doute – le film est alors complètement dickien (digne des doutes métaphysiques de Philip K. Dick).
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleurs films de 2017
Créée
le 18 nov. 2017
Critique lue 305 fois
1 j'aime
D'autres avis sur Blade Runner 2049
Denis Villeneuve est un metteur en scène qu'on apprécie. Sicario, Enemy, Premier Contact... la plupart de ses œuvres sont puissantes, et on sait le bonhomme capable de mettre une beauté plastique...
le 4 oct. 2017
211 j'aime
40
Pourquoi Blade Runner 2049 ? Cette question se posait à l'annonce d'une suite aussi intrigante qu'inquiétante et force est de constater qu'elle se pose encore aujourd'hui. La nouvelle création de...
Par
le 5 oct. 2017
167 j'aime
32
Pour ne pas être seul, on se réfugie dans une mégalopole techno. On vit les uns sur les autres dans des cités dortoirs. Et personne ne se connaît. Et les rues sont remplies, de gens qui baissent la...
le 4 oct. 2017
156 j'aime
35
Du même critique
C’est d’abord un objet très imposant : 800 pages en grand format bien serrées, présentées par une magnifique couverture entièrement illustrée, presque naïve, et surmontée d’un titre qui n’en finit...
Par
le 3 oct. 2014
9 j'aime
1
Dans cette œuvre inédite, Frank Herbert décrit une sorte de démocratie absolue, où toute proposition de loi est soumise à un vote sur une partie représentative (choisie au hasard, chaque fois...
Par
le 4 nov. 2014
5 j'aime
Peut-être vaut-il mieux soutenir la réouverture des cinémas en allant voir un autre film… Je pensais que Benoît Jacquot avait touché le fond avec son dernier film, « Eva ». Mais non, il a réussi à...
Par
le 10 juin 2021
4 j'aime