Peut-être vaut-il mieux soutenir la réouverture des cinémas en allant voir un autre film… Je pensais que Benoît Jacquot avait touché le fond avec son dernier film, « Eva ». Mais non, il a réussi à faire pire. « Suzanna Andler » est une pièce méconnue de Duras, et on comprend pourquoi en regardant le film. Suzanna Andler est immensément riche, mais ne sait pas si elle aime son amant, son mari ou la villa qu’elle compte louer pour un million (de francs ? d’euros ? Voilà bien l’un des rares suspenses du long-métrage), et en est malheureuse. Il est déjà difficile de se projeter dans de tels problèmes de riches… Les dialogues interminables et répétitifs n’aident pas à se concentrer sur cette ombre d’histoire.
Comme il ne se passe quasiment rien, et qu’il n’y a rien à raconter, Benoît Jacquot multiplie les plans et les mouvements de caméra, contrant aussi sûrement sa crainte de faire du « théâtre filmé ». Las : on ne voit que ses efforts, et ceux des acteurs, pour rendre intéressante cette histoire. Difficile de blâmer Charlotte Gainsbourg et Niels Schneider : ils font ce qu’ils peuvent avec des dialogues aussi mauvais, et des costumes aussi hideux.
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