C'est parce que je n'aime pas voir un film brûlé en place publique et acté comme étant exécrable que je me déplace pour me faire mon opinion, toujours dans l'attente d'être surpris. Cet état d'esprit m'aura offert une expérience de salle de cinéma unique qui me restera en tête longtemps.
Je ne suis pas ici pour vous parler des qualités du film que sont l'acting très propre, le travail des décors réussi où la direction de la photo qui est sincèrement vraiment belle. Rien de tout ça n'est à l'origine de l'aspect unique de ma séance
La réunion de l'éloge de l'ennui sentimental de Duras et du concept "ça passe ça casse" de théâtre filmé créé une expérience de l'ennui sur le thème de l'ennui où le fait d'être vissé au siège de la salle nous retient en temps réel devant chaque segment de "Suzanna Andler". La caméra va être revient et repars et re-revient, les dialogues se répètent en boucle et je vous souhaite d'avoir réussi à enchaîner au moins dix minutes de film sans perdre le fil des discussions.
Le ressenti de l'ennui se fera différemment pour chacun et personnellement, il a prit des formes diverses au cours du visionnage: parfois apaisant, parfois déroutant, parfois il devenait sa propre forme de supplice, pour finir par créer chez mois dans son dernier quart d'heure (sans aucune insulte envers l'équipe du film) un petit fou rire de désespoir que j'ai intériorisé pour ne pas déranger ma salle.
Je n'ai pas détesté "Suzanna Andler". J'ai accepté entièrement jusqu'à une forme de masochisme d'embrasser cette incroyable expérience de l'ennui. C'est le thème de la pièce, c'est mit en images de bien des façons à travers le film, et rien n'est raté en soit. Ce n'est pas un mauvais film pour moi, il n'est pas honteux à mes yeux
C'est juste
que c'était une magnifique et éprouvante expérience entière
d'un ennui sans retenu, fier de ce qu'il est et de ce qu'il fait vivre à chaque seconde.