Ou un symbole ancré dans du vide

Martin Bourboulon est à l'heure actuelle un des réalisateurs français sur lequel tous les yeux vont être braqués : dans le futur, il nous proposera un diptyque français à la taille colossale avec "Les Trois Mousquetaires", et on peut découvrir un avant-goût de son style actuellement avec "Eiffel". Et on ne peut pas vraiment dire que le tout est très engageant pour la suite.


Modifiant l'histoire dans tous les sens possibles pour obtenir une romance dramatique entre nos deux personnages et afin de transformer ce fameux amour impossible en un symbole qui se veut plus grand que la tour Eiffel elle-même, le film sera marqué tout du long de son récit par une incroyable capacité à nager dans le vide scénaristique le plus grandiloquent, sans jamais surprendre personne, sans jamais proposer quelque chose de neuf, tant tout n'est qu'une répétition d'un ensemble d'archétypes de scénario sans aucune saveur. Les gens s'enflamment déjà assez comme ça sur le sujet, mais faire jouer à Emma Mackey un rôle où elle est censée avoir la quarantaine d'années ne passe pas du tout, autant par l'aspect incohérence historique flagrant que par le fait qu'elle n'a absolument pas le visage pour jouer un âge si éloigné du sien.


Il faut noter cependant que le film se révèle plutôt agréable esthétiquement à regarder avec ses grands mouvements de grue et ses effets spéciaux propres, malgré des défauts assez sales (du bruit dans l'image quand il fait nuit, une mise au point maladroite) il garde un aspect grand spectacle qui se révélera au moins un peu plaisant même si ça ne compense pas le vide qui l'entoure.


Dans l'ensemble, c'est terriblement plat et sans aucune proposition. L'acting, la musique, les péripéties, tout est si vide. Impressionnant visuellement, oui en effet. Impressionnant en tant qu'objet cinématographique, à aucun moment. "Eiffel" n'est pas bien méchant, pas de quoi trop lui taper dessus : il n'a juste pas grand-chose à raconter, pas grand-chose de neuf à offrir, et il s'avère aussi simple qu'un film Netflix où il aurait eu sa place avec un budget moindre. Même pas une déception, simplement un film qu'on oublie dès le début du générique de fin.

Kiberen
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le 18 oct. 2021

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