Blade Ruinneur
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J'avais très peur. Et puis, la scène d'ouverture m'a scotchée. Magnifique, tout en référence mais à la fois inversée (un décor blanc, clair). On retrouve l'ambiance de Blade Runner.
Malheureusement, le reste du film se complait très vite dans une espèce de parodie. C'est du blade runner sans l'être. Villeneuve veut en faire trop, à l'image de la musique : on dirait la bo de Vangelis à laquelle aurait été rajouté quelques grosses caisses bien bourines.
Trop de lieux. Trop de personnages. Pas vraiment d'intrigue. On se retrouve à suivre l'officier K qui passe de décor somptueux en décor somptueux, trouvant à chaque fois l'indice pour avancer à la prochaine case.
Le personnage de Jared Leto, complètement inutile, déssert complètement le propos en prenant des allures de grand méchant. Si on supprime ses scènes, le film en serait soudainement plus lisible, plus rythmé. Son personnage ne colle absolument pas au propos ni à l'ambiance.
Le fait de ramener Rachel à la vie est dans la même veine : alors que son ombre plane sur tout le film, le fait de la voir est absolument hors de propos, casse le mystère, la magie.
Les luttes de pouvoir ne sont pas claires, des personnages apparaissent comme par magie.
C'est dommage car l'esprit de Blade Runner c'était également une simplicité, une lisibilité absolue. Souvenez-vous : Deckhart chasse des réplicants qui tentent d'accéder à Tyrell. C'est simplissime. La complexité apparente venait qu'on n'avait pas toutes les cartes en main : Deckart et la plupart des personnages laissent planner le doute quand au fait qu'ils sont ou non des replicants (Tyrell pourrait l'être également).
Dans cette version, c'est le contraire. Une intrigue simple mais bourrée de personnages qui manquent d'épaisseur alors que le spectateur a toute les cartes. À la fin, plus aucune question ne reste sans réponse. Si dans l'original, le combat final était une fuite éperdue, dans 2049, on retrouve le bon vieux kung-fu hollywoodien (c'est quand même désespérant cette manie).
Cela reste néanmoins un très bon film de SF. Parce que Ryan Gosling trouve un ton très juste (alors que sa nemesis me semble très mal dirigée, particulièrement dans le combat final où elle laisse transparaitre un ego complètement inapproprié pour un replicant). Parce que les images sont belles, parce que la réflexion en filigrane, mille fois moins subtile que l'original, reste néanmoins présente.
Parce que certaines idées originales apparaissent (comme la petite amie virtuelle qui, notamment dans la scène de la publicité géante à la fin, fait passer une idée mille fois plus puissante que ce que Her a tenté de baver laborieusement, voir https://www.senscritique.com/film/Her/critique/38401299 ).
Parce que ça aurait pu être mille fois pire et que ça m'a fait revoir l'original une enième fois dans ma vie.
Et que ça m'a donné envie de revoir Advantageous ( https://www.senscritique.com/film/Advantageous/critique/61739837 ) film que j'appelle « Le blade runner clair ».
Créée
le 24 août 2020
Critique lue 560 fois
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