Le cinéma est parfois étonnant. Alors que nous étions sans nouvelles d'adaptations de « Blanche- Neige » depuis des années, voilà que deux mois après une version lorgnant vers la comédie, en débarque une beaucoup plus sombre, et surtout nettement supérieure. Si le scénario reste globalement classique, on apprécie que Rupert Sanders fasse l'effort d'y intégrer quelques éléments nouveaux, à l'image de ce chasseur prenant une part importante au récit, ou encore un univers devenu pour l'occasion proche de l'Heroic fantasy.
Visuellement le film est d'ailleurs très beau, d'autant que le réalisateur prend soin de ne pas (trop) tomber dans des effets lourdingues qui eurent fait mauvais genre. Dommage alors que le passage dans la forêt soit trop long, ou encore que le souffle espéré ne soit présent que par intermittences, car les points forts sont réels. C'est particulièrement le cas concernant les personnages : que ce soit une bande de nains aussi inattendue que convaincante (jouée entre autres par Ian McShane, Bob Hoskins, Nick Frost, Ray Winstone, Eddie Marsan et Toby Jones), une Blanche-Neige courageuse et débrouillarde ou encore une Reine non dépourvue de personnalité, le divertissement a de l'étoffe, d'autant que Kristen Stewart et la sublime Charlize Theron sont à la hauteur.
Alors effectivement, la seconde est à peu près 826 fois plus belle que la première, m'enfin... Bref, si « Blanche-Neige et le chasseur » ne dépasse jamais (ou presque) le statut de blockbuster de qualité, il reste par définition un plaisant moment à passer, élégant et parfois intense : on aurait bien tort de s'en priver.