Pusher sans les gangsters
Réalisé en 1999 juste après Pusher, Bleeder réunit a peu près tout les acteurs de Pusher 1 dans des rôles très différent. "Le con" de Pusher, joué par Kim Bodnia, est un jeune homme sur le point de devenir père dont l'insatisfaction déborde sous la forme d'accès de violence à l'encontre de la future mère de son enfant. Mads Mikkelsen, Tonny dans Pusher 1 et 2, bosse dans un vidéo club et n'a qu'un seul sujet de conversation : les films. Ses yeux et ses paroles évitent maladroitement tout autre sujet pour ne pas montrer son mal-être apparent, une interprétation surprenante pour un acteur capable d'être un abruti attachant et violent ou un guerrier à la posture combattante. Quand à Zatco Buric, Milo dans la série des Pusher (rôle principal du troisième), il passe du mafieux tortionnaire au gérant d'un vidéo club a l'attitude bonhomme. Les deux histoires, la chute du personnage de Kim Bodnia et les problèmes sentimentaux de Mikkelsen se rencontrent sans se percuter, laissant ainsi la part belle à une histoire sombre dans lequel les séances de drague maladroite et de solitude apparaissent comme de brefs moment de repos. Le film n'en est pas moins efficace et prenant. Le seul problème est surtout due au réalisme du scénario qui permet une solution violente mais pas un happy end équivalent pour un personnage dont la sociabilité part de zero. Bleeder permet à Winding Refn de s'entrainer et d'affiner son style dans un univers différent, loin de la mafia et de la drogue, mais toujours avec une tension permanente.