"Fritch Lang - Scorcheche - Kurochawa..." Le danois, c'est génial.
Bleeder, sorti après Pusher premier du nom et duquel on retrouve le casting.
Kim Bodnia est Leo, qui vient d’apprendre sans entrain, et c’est un euphémisme, la grossesse de Louise, sa femme. A partir de là, il bascule de plus en plus dans la violence, défoulant son dégoût pour cette vie terne dont il ne veut pas sur cette dernière, perdant pied de plus en plus. Le frère de Louise intervient pour protéger sa sœur et de là les choses ne feront qu’empirer.
En parallèle, Mads Mikkelsen alias Lenny, co-gère un vidéo club avec Kitjo (Zlatko Buric, personnage central de Pusher 3). Lenny vit, mange, pense et parle cinéma. On comprend de suite que ce quasi-asocial vit dans son monde fait de pellicules et lorsque dans un accès de témérité il aborde une jeune-femme dans la rue, il en viendra tout naturellement à lui parler du film « Casino » avant de déguerpir, timidité oblige. Mais Lenny aimerait bien découvrir cette femme, vivre enfin quelque chose avec quelqu’un. Peut-être la reverra-t-il…
Bien que leurs thèmes diffèrent, avec Bleeder, Nicolas Winding Refn signe un film dont l’atmosphère et la réalisation font immanquablement penser à la trilogie Pusher. Froid, désenchanté et réaliste, le film nous dépeint la solitude qui habite ses personnages et retranscrit si bien le malaise omniprésent que l’ambiance devient de plus en plus oppressante au fur et à mesure que monte la tension. Quelques accès de violence attendus bien que l’on ne sombre pas dans la surenchère visuelle de ce côté-là, une interprétation sans défaut et une réalisation énergique font que l’on est immédiatement happé par le film et que l’on ne décroche pas avant le (très rouge) générique de fin.
Je regrette juste que le scénario et les personnages n’aient pas été un peu plus « étoffés ». En effet, je n’ai pu m’empêcher de me dire que les réactions de Leo, du fait que l’on ne connaisse presque rien de lui, paraissent exagérées et j’aurais aimé voir le personnage de Lenny un peu plus exploité, quitte à rallonger le film mais aussi à rajouter de la crédibilité à sa rapide (trop rapide ?) évolution.