Aveugle du désert

J'ai toujours aimé cette différence entre l'ancien et le nouveau western. Ici pas le temps de créer des héros identifiables, on entre dans le vif du sujet avec l'apparition d'un cow boy solitaire qui aura la particularité d'être aveugle, d'où le titre du film, jusque là c'est clair.

On entre donc direct dans l'action c'est à dire le récit d'un justicier aveugle dont le contrat est de ramener des filles charmantes aux soldats d'une mine avec lesquels elles vont se marier.
Seulement voilà, c'était sans compter sur les méchants barbus aux mines patibulaires typique des contrées désertiques de l'Ouest, sauvages comme tout, qui se sont appropriés lesdites filles pour les vendre aux méchants offrants, les soldats de l'armée d'un général mexicain.

Les westerns ritals, tout est sale, ça transpire la mort dans chaque scène, les méchants sont plutôt légions à se mettre sur la route du justicier Blindman.
Heureusement que ce dernier est un as de la gâchette et de la dynamique.
Cela nous offre des scènes cocasses où le joyeux luron planque ses bâtons un peu partout au cours du film pour de belles explosions.

Dans ce contexte, et revoir Blindman en haute définition, permet de rétablir une idée souvent erronée :
- NON le western spaghetti n'est pas qu'un sous genre, une médiocre copie des illustres chefs d'oeuvre westernien, c'est une réappropriation à une sauce différente (plus piquante)

et

OUI il accouche souvent de vrais beaux films, à la réalisation aussi soignée que peut l'être le récit et la création des personnages (on pense au rapport bien exploité entre les deux frères au caractère opposé Domingo et Candy) mais aussi au général mexicain et bien sûr au justicier Blindman (Tony Anthony)

Vous l'aurez deviné, ce western sent la poudre, le sang et la poussière. Personne n'est ni tout rose ni tout blanc, demandez donc à ce chère général mexicain ou à ces filles détenues qui s'acharnent sur leur bourreau. Même notre chère anti héros n'est pas le parfait gentlemen sauveur de la veuve et de l'orphelin.

On s'ennuie peu, la violence est omniprésente (cette scène de viols et meurtres des femmes détenues en fuite ou encore le cigare planté dans les yeux !) mais le récit garde de l'action. Peut-être aurait-on aimer plus de profondeur dans le scénario mais on passe tout de même un bon moment, il aura sa place parmi les westerns les plus violents que j'ai vu avec d'autres.

En attendant on en reprendrait bien au dessert cette histoire d'aveugle du désert.