On le sait, l'important avec les spaghettis, ce ne sont pas les pâtes, mais la sauce ! Et rayon assaisonnement, le père Baldi n'y va pas avec le dos de la cuillère. C'est simple, on dirait que ses scénaristes n'avaient qu'un mot d'ordre : imaginer les pires ingrédients et un faire une bonne plâtée qui tienne au corps : on peut dire qu'ils s'en sont donné à coeur joie.
Je ne veux pas imaginer les séances de braimstorming pour en arriver à ça : héros aveugle (si si Hélion, il est aveugle, vraiment) qui tire n'importe où, fait tout tomber, se fait attraper et berner à tour de bras (l'acteur ressemble au chanteur Renaud du temps de sa jeunesse, c'est dire comme on est heureux à chaque fois qu'il se prend un gnon), 50 donzelles hystériques à la fesse pendante qu'on trimballe d'un coin à l'autre du Mexique, des rastas perdus en plein désert, un général (Von Stroheim version turque... ça surprend) qui passe son temps à sortir des blagues foireuses qui ne font rire que lui, un méchant bas du front et, là coup de génie, tomate cerise sur le gâteau de macaroni : RINGO STARR ! Oui oui, mister gros pif en personne, totalement incapable de trouver une deuxième expression passé le-froncement-de-sourcil-pour-indiquer-qu'il-aime-pas-trop-être-pris-pour-une-truffe.
Heureusement le produit fini est à la hauteur de cette recette surréaliste, grâce au lâcher-prise total de Baldi : des zooms avant-arrière absolument mirifiques, des intérieurs décatis et baroques, des cadrages improbables, une débauche de costumes et d'accessoires façon "Folle de Chaillot sous LSD", un cheval facétieux et mutin, un enterrement aux flambeaux, quelques guitares en peau de serpent verte. Bref, saupoudrez ça de quelques verres de Suze et d'amis à la répartie facile... et dégustez al dente : c'est totalement débile, et indiciblement succulent !